Apple iMac et MacBook, édition 2017: Pro pas Pro, j'y vais

Publié le 07/06/2017 à 14:56

Apple iMac et MacBook, édition 2017: Pro pas Pro, j'y vais

Publié le 07/06/2017 à 14:56

Mettre la main au clavier des nouveaux Mac introduits il y a deux jours, c’est comprendre comment le casse-tête d’Apple se met en place pour les années à venir.

Les annonces ont fusé toute la journée à San Jose, lundi, dans le cadre de la Worldwide Developers Conference d’Apple (WWDC). Sans trop de surprise : le rythme de renouvellement des Mac a été si erratique, ces dernières années, qu’il fallait bien qu’Apple mette les bouchées doubles un de ces quatre.

Ce n’est donc qu’une fois son souffle repris, dans la chambre d’hôtel, qu’on a pu passer quelques heures à essayer les nouveaux MacBook et iMac présentés sur scène ce jour-là.

Au-delà d’Apple Pay, du HomePod et de l’avenir incertain du iPad côté croissance des ventes, c’est à travers cette importante mise à niveau des principaux modèles (sept au total!) qui composent sa gamme qu’on voit où Apple compte aller afin de prolonger son momentum. Dans un marché, celui des ordinateurs, qui peine à générer de la croissance depuis au moins deux ans, Apple s’inspire de Disney, un proche partenaire du côté de la production cinématographique, lance une flèche à Microsoft du côté de la réalité mixte, et compte tirer son épingle du jeu. En voici la preuve.

iMac: comment faire oublier le Mac Pro

C’est bien connu, les porte-parole d’Apple détestent parler du futur. Ou, à tout le moins, des produits à venir et non annoncés pour une mise en marché plus ou moins proche. Quelle surprise, le mois dernier, lorsque la direction a convié des médias américains à une conférence informelle afin de parler de l’avenir du Mac Pro.

Il semble que l’appareil cylindrique ne génère pas l’intérêt espéré, et Apple a pour ainsi dire fait son mea culpa. Cette semaine, Cupertino en a ajouté une couche en dévoilant un iMac Pro qui sera lancé cet automne, et qui complète la gamme professionnelle : iPad Pro, MacBook Pro, iMac Pro, Mac Pro.

L’iMac Pro sera vendu pour 5000 $US avant Noël. Il est pour le moment difficile d’extrapoler sur les capacités réelles de sa mécanique à 18 cœurs mais on sent qu’elle sera épatante. Chose que semble confirmer un essai du modèle de base du iMac.

Apple a fait d’une pierre deux coups en dévoilant son iMac : d’abord, elle a rafraîchi un Mac désormais iconique, la plus récente version du format tout-en-un qui, en fin de compte, a poussé Apple dans la légende aussi tôt qu’en 1984. C’est un ordinateur de bureau, mais il est léger, élégant et fort peu encombrant. Le genre d’appareil qui figurerait avantageusement bien sur le bureau d’un représentant des ventes devant accueillir des clients à son poste de travail, et qui aime pivoter son moniteur afin de leur présenter des données à l’écran.

Cet iMac a droit à des nouvelles puces d’Intel un peu plus musclées, surnommées Kaby Lake (jusqu’à 4,2 GHz), à un écran 4K Retina extrêmement lumineux, et à une mémoire vidéo musclée qui a été conçue exprès pour permettre de créer, éditer puis faire fonctionner des environnements 3D, virtuels ou réels, sans le moindre signe d’essoufflement.

Apple ajoute 4 ports USB 3 et deux ports Thunderbolt 3 (lesquels sont aussi des ports USB-C), une prise Ethernet et une fente pour carte Micro SD. Une excellente combinaison de nouvelle et de vieille technologie…

L’iMac de 21,5 pouces, qui coûte quand même 1729 $ au bas mot, affiche une capacité de traitement graphique se calculant en téraflops (des millions de millions d’opérations en virgule flottante à la seconde). Il peut calculer les paiements d’une future hypothèque dans le temps qu’il faut pour taper la première lettre de l’expression «intérêt composé».

Assez fort pour vous, mais conçu pour Disney

Vous pouvez imaginer à quel point le boulot qu’on fait de façon plus générale sur un tel appareil (bureautique et multimédia) s’accomplit sans peine. À tel point qu’on voit mal l’intérêt de débourser 2400 $ pour la version de 27 pouces, un peu plus puissante, mais probablement trop pour la grande majorité d’entre nous.

Pour excuser son prix de détail élevé (en dollars canadiens, en tout cas), on peut facilement imaginer que l’iMac de base vivra bien, et longtemps, malgré les mises à niveau à venir de macOS. High Sierra, qui sera lancé cet automne, a évidemment été conçu exprès pour cet appareil.

Quant au iMac Pro, comme on l’a compris durant la présentation d’ouverture du WWDC, l’appareil cible une clientèle de professionnels du multimédia, du jeu vidéo et de l’image en général. Le double clin d’œil à Disney durant la keynote n’est pas un hasard : le Mac Pro s’est taillé sa réputation des premières années en étant associé de près aux avancées du numérique et de l’image de synthèse dans la production hollywoodienne.

Avec son Mac Pro actuel dans l’ombre, Apple associe la réalité virtuelle et augmentée à son iMac en espérant qu’il héritera d’une réputation tout aussi enviable. 

Les ports à l'arrière du iMac. (Photo Alain McKenna)

MacBook, un clavier et un écran qui vont trop bien ensemble?

Les MacBook et MacBook Pro aussi, ont été révisés par Apple. Même le MacBook Air a droit à un rehaussement de sa mécanique, ce qui en fait probablement le portable le plus abordable et le plus attrayant de la gamme pour la majorité d’entre nous.

Le MacBook de génération précédente souffrait de deux défauts : un seul port USB-C pour tout, y compris l’alimentation, c’est peu. Et son clavier aux touches lisses et glissantes faisait pester.

Au moins un de de ces défauts est gommé avec le nouveau MacBook : son clavier est un peu plus naturel sous les doigts. L’appareil est un peu plus puissant, aussi, mais demeure léger dans les tâches plus exigeantes, comme de l’édition vidéo.

La mise à jour des MacBook Pro n’était pas nécessaire, la différence entre les processeurs Skylake et Kaby Lake n’étant pas si phénoménale. Mais personne ne rechignera de pouvoir profiter d’un second souffle (ce qu’Intel appelle son «turbo») quand ça devient nécessaire. Des applications comme Photoshop et Final Cut Pro sont si performantes à l’écran même du nouveau MacBook Pro d’entrée de gamme (au format de 13 pouces, mais avec la fameuse Touch Bar, moyennant 1729 $) que c’en est presque drôle.

La seule chose qui manque aux MacBook, et ce, depuis l’époque du Powerbook, c’est une meilleure protection de l’écran, sur lequel les contours du clavier s’impriment de façon permanente bien trop facilement.

À titre comparatif, le Surface Book de Microsoft, qui est définitivement plus encombrant et et plus lourdaud qu’un MacBook Pro, a le mérite de prendre meilleur soin de son affichage. Surtout que celui-là est tactile et détachable, en prime, et permet d’interagir avec Windows 10 directement du bout des doigts.

Chez Apple, on assure qu’il est impossible de franchir la frontière entre un ordinateur personnel et une tablette de façon si désinvolte. C’est pourquoi on sépare les deux interfaces pour deux usages différents.

Les Mac, à plus forte raison les Pro, sont conçus pour la production professionnelle de haut vol. Que votre réalité soit bien réelle, qu’elle soit virtuelle ou augmentée, vous voilà servis.

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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