Amazon Echo, Google Home, Apple HomePod, Sonos One: 5 questions à poser avant d'adopter une enceinte connectée

Publié le 06/03/2018 à 10:53

Amazon Echo, Google Home, Apple HomePod, Sonos One: 5 questions à poser avant d'adopter une enceinte connectée

Publié le 06/03/2018 à 10:53

Cinq choses à savoir sur ces cinq enceintes connectées. (Photo: Alain McKenna)

Ce printemps sera la saison des enceintes connectées. Outre celles de Google et Amazon, en vente au pays depuis quelques mois, Sonos et Apple devraient faire leur entrée dans ce marché dont personne, vraiment, ne connait la portée réelle.

Ce qu’on sait, c’est que si vous souhaitez vous en procurer une, il y a quelques détails importants à évaluer avant de sortir le chéquier (façon de parler — qui sort encore son chéquier pour payer en magasin?). En voici cinq.

Le meilleur est à venir

Les prévisions des firmes indépendantes concluent qu’un foyer nord-américain sur deux possédera une enceinte connectée et l’utilisera au moins une fois par mois au plus tard en 2022. Il est donc encore tôt pour déclarer la domination ou la mort d’une ou l’autre de ces enceintes. Autrement dit: le meilleur est à venir.

Si vous parlez à ces acheteurs impulsifs qui adoptent tous les nouveaux gadgets à la première occasion (bonjour!), ils vous diront que ces enceintes connectées sont moins des haut-parleurs à commande vocale que des «plateformes» comparables à ce qu’étaient les premiers téléphones intelligents. On remplace un écran tactile par une commande vocale en guise d’interface, et on commande des objets connectés ou des services web plutôt que des applications mobiles.

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Sous cet angle, ce qu’on en déduit, c’est que ces appareils ne sont qu’une ancre sur laquelle d’autres fonctions s’accrocheront au fil du temps. Amazon et son assistante vocale Alexa, qu’on retrouve sur les enceintes Echo ainsi que sur la nouvelle Sonos One, ont une longueur d’avance à ce jeu, mais cette longueur d’avance n’est accessible qu’en anglais seulement, pour le moment.

La question qui tue : parlez-vous déjà à l’assistant vocal de votre sans-fil? De votre tablette? De votre PC? Si c’est le cas, peut-être qu’une enceinte connectée est pour vous. Sinon, on voit mal l’utilité d’ajouter une enceinte à vos tablettes probablement déjà chargées d’autres appareils électroniques accumulant la poussière.

Bonjour Hi!

La barista qui vous accueille tous les matins d’un chaleureux «Bonjour hi!» au comptoir du café de votre chic quartier du centre-ouest de Montréal n’est pas la seule à tenter bien maladroitement de s’ajuster au bilinguisme tout particulier de la belle province.

Rôle bien ingrat que celui d’assistant vocal numérique dans un univers où le franglais est la langue officielle. «Ok Google, joue de la musique des Porn Flakes» n’est pas toujours bien compris. Inversement, «Alexa, play something by les Cowboys fringants» fera davantage surchauffer les serveurs infonuagiques d’Amazon que l’atmosphère dans votre party de la relâche…

Au-delà de la lecture musicale, la commande vocale des services et objets connectés n’est pas toujours assurée. En français, Google Home ne gère qu’une mince fraction de tous les appareils compatibles avec sa contrepartie anglophone. Siri sur iPhone ne fait pas la traduction du français canadien. Elle ne connait rien à la langue de Molière, encore moins celle de Michel Tremblay, sur HomePod.

Plus connectées que musicales

Apple a présenté son HomePod, qui est vendu aux États-Unis depuis quelques semaines seulement, comme une enceinte musicale de qualité. Celle-ci a fière allure, et malgré son format compact, elle produit un son relativement riche, avec des graves omniprésentes. Elle rappelle le Play:1, la première version sans commande vocale de l’enceinte que Sonos vend désormais sous le nom de Sonos One. Celle-ci intègre désormais Alexa, mais la qualité du son qu’elle produit est non seulement légèrement inférieure à celle du HomePod, elle est même moins douce, à l’oreille, que celle du Play:1.

Du côté de Google, le Home Max n’est pas vendu au Canada. Son Google Home est doté d’un haut-parleur étonnamment puissant, conçu davantage pour interagir avec l’Assistante vocale que pour jouer de la musique.

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Notez au passage que tout ceci donne accès à des services musicaux limités si vous n’allongez pas les quelques dollars pour un abonnement mensuel. Spotify, Google Play Musique et Apple Music sont évidemment plus complets sous cette forme. Il reste toujours les radios web…

L’enceinte Sonos est un peu plus ouverte d’esprit côté sources musicales, cela dit, puisqu’elle est compatible avec tous les services actuellement connus à l’ouest de la Suède.

Bluetooth : à quoi bon?

Si vous faites partie de cette majorité de gens qui possèdent déjà une chaîne stéréo de bonne qualité à la maison, la meilleure solution qui s’offre à vous est de l’utiliser pour jouer de la musique provenant d’un ou l’autre de ces bidules connectés.

Ce n’est pas nécessairement plus simple que de passer par un téléphone ou une tablette, cela dit. Surtout que seuls les produits Echo ont une antenne Bluetooth permettant de projeter sa voix sur des enceintes auxiliaires. Google propose plutôt de passer par son protocole Chromecast, qui exige une clé HDMI (ou le Chromecast Audio), alors qu’Apple s’appuie sur le protocole Airplay, que certains fabricants ont incorporé à leurs propres sonorisations.

Tout ça serait grandement simplifié par le recours à une connexion Bluetooth, sur un appareil plus compact et plus abordable que les enceintes vendues par toutes ces sociétés.

Le meilleur exemple est sans doute l’Echo Dot, un petit adaptateur à 70$ vendu par Amazon qui s’avère le meilleur complément à votre système de son déjà existant, si par hasard vous désirez troquer sa télécommande pour une commande vocale (en anglais seulement, pour le moment).

Le multi-pièces du futur

Quand Sonos a vu le jour, avec cet affreux contrôleur à écran tactile et ces énormes récepteurs numériques rappelant vaguement le siècle dernier, la principale intention des fondateurs était de créer un système de son haut de gamme (et fort coûteux) pour toutes les pièces de la maison.

Les Sonos plus modernes (et, heureusement, un peu moins ruineux) reprennent cette notion, puisqu’il est facile de les grouper afin de jouer la même musique d’une pièce à l’autre de la maison. Même chose pour Google, qui offre cette possibilité avec ses Chromecast. Apple devrait arriver avec une solution similaire sous peu.

Les gens possédant une maison assez grande pour devoir gueuler après les enfants à l’heure des repas pourraient apprécier la fonction d’interphone de la gamme Echo, d’Amazon, qui est aussi offerte (en français, à partir d'aujourd'hui même), du côté des Google Home.

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Google et Amazon permettent déjà de faire des appels à partir d’une enceinte connectée vers un téléphone, la capacité d’alerter toute la maisonnée que le repas est servi semble tout à fait naturelle et logique.

Resterait à doter Alexa, Siri et l’Assistante Google du sens de l’odorat afin qu’elles puissent déceler d’elles-mêmes le bon moment pour attirer tout le monde vers la salle à manger, mais ça, on en est encore loin.

En fait, à en juger par l’état des lieux des enceintes connectées en ce moment, on n’est pas près d’y arriver.

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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