Maximiser votre gain sur un titre

Publié le 28/03/2015 à 11:50, mis à jour le 30/03/2015 à 09:06

Maximiser votre gain sur un titre

Publié le 28/03/2015 à 11:50, mis à jour le 30/03/2015 à 09:06

Il arrive à l'occasion que l'on souhaite obtenir des liquidités pour investir dans une nouvelle idée, alors que le portefeuille est déjà complet. Or, si vous détenez un ou plusieurs titres dont le potentiel est devenu limité à la suite d'une certaine appréciation, vous hésitez peut-être à les vendre. Vous les connaissez bien, et vous pensez qu'ils vont encore vous procurer des gains. 

Il existe une solution pour les titres assujettis aux options à long terme. Nous utiliserons un cas concret : Best Buy (BBY-N). Il y a semaine, le titre se transigeait à 40$. Si l'on entrevoyait une vente à 45$ et plus, une liquidation immédiate faisait du sens si le produit de la vente servait à saisir une aubaine nettement plus importante.

Un investisseur aurait donc pu vendre le titre à 40$, et immédiatement après, vendre une option de vente sur le même titre. La quantité d'actions visées par les options correspondrait évidemment au nombre d'actions vendues. Par exemple, pour 2000 actions, le nombre de contrat d'options s'élèverait à 20, puisque chaque contrat comprend 100 actions. 

Le prix des options de vente oscillait autour de 8$, soit 20% du prix des actions. Nous avons utilisé ici les options échéant en janvier 2017, avec un prix d'exercice correspondant au prix en Bourse (40$). Donc, c'est un peu comme si l'on visait à vendre le titre à 48$, puisque le profit s'additionne ainsi : 40$ par action, et 8$ avec les options. Le grand avantage résidant dans cette stratégie s'avère bien évident. Non seulement l'investisseur dispose maintenant de 80 000$ à investir ailleurs, il bénéficie également de 16 000$ de liquidités supplémentaires fournies par les options vendues à découvert. C'est donc un total de 96 000$. Il jouit aussi de la possibilité de profiter d'un rendement additionnel de 20% sur les actions vendues. En effet, si le titre ne bouge point, ou qu'il continue de s'apprécier comme prévue jusqu'en 2017, les 8$ des options deviennent un profit réel. 

Toutefois, nous devons mentionner qu'agir ainsi crée un effet levier. C'est d'ailleurs pourquoi la vente à découvert d'options de vente n'est possible que dans les comptes marge. En procédant ainsi, vous vous engagez à racheter le titre à 40$ si celui se transige en deçà de ce prix, fort probablement près de la date d'échéance. Comme les 96 000$ récoltés par les deux transactions ont été investis dans d'autres idées, un effet levier en résulte, un peu comme si l'on empruntait sur marge. 

Pour ceux désirant éviter totalement tout levier, il existe une façon très sécuritaire : il suffit de conserver en encaisse l'argent récolté par la vente d'actions. Dans notre exemple, les 80 000$ de la vente ne devront pas servir à acheter d'autres titres. Les 16 000$ provenant des options peuvent cependant être utilisés. Ainsi, la stratégie permet de prendre 20% de la valeur de l'investissement dans Best Buy pour saisir une autre opportunité. Si les actions du détaillant américain s'effondrent, les 80 000$ serviront à les racheter à 40$. Dans le cas contraire, les 16 000$ qui ont servi à acheter d'autres titres se transforment en profits. 

Soulignons que les options n'offrent pas de solution magique. L'attrait pour celles-ci réside dans le prix. La fixation de ce dernier découle principalement de la volatilité et de l'humeur des investisseurs. Ainsi, tout comme pour les actions, on peut tirer profit des extrêmes. Il s'agit donc de maximiser vos connaissances sur les titres, en utilisant tous les véhicules de placement possibles. Sachant qu'Apple possède une gigantesque encaisse, seriez-vous désireux de leur prêter un peu d'argent à 15% d'intérêt annuel? Étant donné le faible risque d'insolvabilité, un tel taux constituerait une bonne opportunité. C'est pourquoi les options peuvent compléter et améliorer un portefeuille, mais le profit provient de la maximisation de vos connaissance. Le véhicule financier en soi s'avère simplement un outil, à utiliser selon les circonstances. 

 

Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com


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