Pour l'agence, un tel rachat à escompte, effectué par une société "sous pression financière substantielle", équivaut à un manquement aux obligations de crédit. Les détenteurs des titres toucheront "significativement" moins que ce qu'ils ont payé en les achetant.
Par conséquent, l'agence a baissé de trois crans la cote de solvabilité de BRP, la faisant passer de CC à CCC plus.
"Notre décote ne signifie pas que nous percevons une augmentation du risque de BRP de déclarer faillite", a néanmoins assuré Lori Harris, analyste chez Standard and Poor's.
"Nous avons plutôt fondé notre décote sur la pression financière qui pèse selon nous sur l'entreprise et qui la pousse à réduire son fardeau d'endettement en rachetant des titres à rabais", a ajouté l'analyste.
Les actionnaires de BRP, soit la firme américaine Bain Capital (à hauteur de 50 pour cent), la famille Bombardier (35 pour cent) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (15 pour cent), devront injecter des capitaux dans l'entreprise pour permettre le rachat des titres de dettes.
Au début de l'opération, l'agence prévient qu'elle devra à nouveau décoter BRP, cette fois-là jusqu'à SD (pour "selective default" ou manquement volontaire aux obligations de crédit), la deuxième cote la plus basse.
Une fois le rachat terminé, Standard and Poor's s'attend à ce que la structure du capital de BRP soit révisée, de sorte que l'entreprise aura moins d'intérêts à verser sur sa dette, puisque celle-ci sera réduite de façon "significative".
L'agence attribuera alors de nouvelles cotes de crédit à BRP.
Standard and Poor's a par ailleurs confirmé, mercredi, la cote de B attribuée au crédit renouvelable garanti de 250 millions $ contracté par BRP.