Le robinet s'ouvre à nouveau à la SGF

Publié le 03/04/2009 à 00:00

Le robinet s'ouvre à nouveau à la SGF

Publié le 03/04/2009 à 00:00

Québec a de grandes ambitions pour la SGF, qui devrait, par ailleurs, annoncer une perte lors de la publication de ses résultats financiers de 2008, au début avril. Québec va injecter 1,25 milliard de dollars dans le capital de la société d'État au cours des deux prochaines années. Il s'agit des premières injections d'argent neuf dans la SGF depuis 2003.

"C'est une marque de confiance du gouvernement envers la SGF, indique Marie-Claude Lemieux, conseillère principale, communications et relations avec les médias. Les temps sont difficiles. Le gouvernement se sert de ses sociétés d'État pour pallier au manque de liquidités et soutenir les entreprises."

Le budget 2009-2010 prévoit que le gouvernement injectera 250 millions dans la SGF pour la création d'un fonds d'urgence destiné à renflouer les fonds de roulement de sociétés établies aux prises avec des problèmes passagers de liquidités. Elle fera équipe avec le Fonds de solidarité FTQ,

Cette somme s'ajoute au milliard de dollars que Québec pompera dans la SGF, à raison de 500 millions par année pendant deux ans. Ce financement de 1 milliard a été annoncé le 14 janvier dernier.

Retour de la Super SGF ?

"Après avoir beaucoup critiqué l'époque Blanchet, le gouvernement Charest retourne au modèle de la Super SGF, sans le nom", dit Luc Bernier, professeur à l'École nationale d'administration publique et codirecteur du Centre de recherche sur la gouvernance des entreprises publiques et l'intérêt général.

Sous le gouvernement péquiste, la SGF était dirigée par Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois. La société d'État jouait un rôle clé dans la stratégie interventionniste du gouvernement péquiste. De 1998 à 2002, le gouvernement a injecté 1,6 milliard de dollars dans le projet de Super SGF de Claude Blanchet, qu'elle réinvestissait généreusement dans des projets parfois critiqués, comme Papiers Gaspésia.

Quand ils ont pris le pouvoir en 2003, les libéraux ont fermé le robinet et demandé à la SGF de s'autofinancer.

En avril 2004, le ministre du Développement économique de l'époque, Michel Audet, qui était responsable de la SGF, affirmait que la société d'État serait en mesure d'investir 350 millions par année.

Résultat ? La SGF a investi en moyenne 222 millions par année dans les entreprises québécoises de 2003 à 2007, alors que, pendant la précédente période de cinq ans, elle en investissait le double, en moyenne.

Virage à 180 degrés

Or, la crise économique provoque un virage à 180 degrés. Aujourd'hui, le gouvernement Charest souhaite voir la SGF accroître ses investissements.

"Nous maintenons notre objectif d'autofinancement, dit Mme Lemieux. Nous visons toujours un bénéfice égal ou supérieur au coût d'emprunt du gouvernement."

De plus, le gouvernement a récemment autorisé sa société d'État d'investir dans des actions privilégiées, des débentures convertibles et des prêts dans certains cas. Auparavant, la SGF devait placer ses fonds dans du capital-actions.

Risque de dédoublement

Avec ces assouplissements, la SGF risque d'empiéter sur le terrain d'Investissement Québec, fait remarquer Luc Bernier. "Je ne comprends pas pourquoi les fonds sont allés à la SGF plutôt qu'à Investissement Québec. C'est un mystère", dit-il.

Québec se défend de créer un dédoublement. "Nous ne changeons ni le mandat ni la loi de la SGF, mais nous nous adaptons à la crise économique", indique Anne-Sophie Desmeules, attachée de presse de Raymond Bachand, ministre responsable de la SGF.

"Investissement Québec et SGF ne travaillent pas dans le même créneau. Investissement Québec offre uniquement des prêts et des garanties de prêt aux PME. La SGF investit surtout dans le capital-actions des grandes entreprises", explique Mme Desmeules.

Une première perte depuis 2004

Cette marque de confiance à l'égard de la SGF survient au moment où la société d'État affichera sa première perte depuis 2004. Mise à mal par ses investissements dans le papier commercial, la forêt et la pétrochimie, la SGF devrait annoncer une perte de 180 millions pour l'exercice 2008, selon le quotidien Le Soleil. La SGF a affiché un bénéfice de 57,5 millions en 2007.

Québec a prévu une perte de 240 millions pour la SGF pour la période allant du 1er avril 2008 au 31 mars 2009.

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