Madoff : les grandes banques du monde exposées

Publié le 15/12/2008 à 00:00

Madoff : les grandes banques du monde exposées

Publié le 15/12/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Au Québec, la Banque Nationale (TSX:NA) et le Mouvement Desjardins ont toutefois indiqué qu'ils ne détenait "aucune position" dans des fonds Madoff. Il en est de même pour la Caisse de dépôt et placement du Québec, du moins en date du 31 décembre 2007 (dernières données disponibles).

Arrêté jeudi par le FBI, Bernard Madoff, 70 ans, ancien patron du Nasdaq et figure réputée de la finance new-yorkaise, a avoué avoir monté une gigantesque escroquerie pyramidale estimée à 50 milliards de dollars.

Dans la liste des victimes présumées, des banques renommées du monde entier côtoient des hedge funds, des fonds de pension, des particuliers mais aussi de grandes fortunes comme le magnat de l'immobilier Mortimer Zuckerman, et des institutions. D'après le "Wall Street Journal", la fondation caritative du réalisateur Steven Spielberg, la Fondation Wunderkinder, semble avoir investi dans le passé une part significative de ses avoirs chez Madoff. Toujours selon le journal, qui cite deux personnes informées des investissements de l'organisation, la Fondation Elie Wiesel pour l'humanité, fondée par l'écrivain rescapé de l'Holocauste, a été durement touchée.

En dehors des Etats-Unis, plusieurs grandes banques ont dû reconnaître des pertes potentielles, souvent par le biais d'une chaîne d'investisseurs qui finissait dans le fonds d'investissements de Madoff. L'Espagnole Banco Santander, plus grande banque de la zone euro en capitalisation boursière, a fait savoir que ses clients avaient été exposés à hauteur de 2,3 milliards d'euros (3,9 milliards $ CAN) à l'escroquerie de Madoff, principalement via un fonds appelé Optimal Strategic US Equity.

La plus grande banque de Grande-Bretagne, HSBC, a reconnu qu'un "petit nombre" de ses clients institutionnels avaient été exposé pour un total s'élevant à 1 milliard $ US. La deuxième banque du pays, Royal Bank of Scotland, qui est détenue à 58% par le gouvernement britannique, a évoqué des pertes potentielles indirectes avoisinant les 400 millions de livres sterling (760 millions $ CAN).

Man Group, l'un des plus grands gestionnaires d'actifs du monde, a signalé une exposition avoisinant les 360 millions $ US.

En France, Natixis évaluait lundi sa perte potentielle à 450 millions d'euros (763 millions $ CAN). Le groupe bancaire expliquait avoir investi dans le cadre d'opérations pour compte de sa clientèle dans plusieurs "fonds de réputation internationale", dont les titres ont été confiés à "des dépositaires de premier plan", qui ont eux-mêmes délégué la conservation de ces titres chez Bernard Madoff Investment Securities LLC, le fonds d'investissements du courtier.

La veille, BNP Paribas avait admis être exposée à "un risque" indirect, évaluant sa perte potentielle à 350 millions d'euros (594 millions $ CAN). La Société Générale et le Crédit agricole ont reconnu une exposition "négligeable".

En Suisse, la banque genevoise Union bancaire privée (UBP) a aussi reconnu une exposition indirecte, tandis qu'en Italie, Unicredit, la plus grande banque du pays, annonçait une perte d'environ 75 millions d'euros (127 millions $ CAN), investis directement.

Au Japon, la Nomura Holdings a annoncé une exposition de l'ordre de 27,5 milliards de yens (375,4 millions $ CAN) mais ajouté que les pertes seraient vraisemblablement limitées par rapport à son capital.

Vendredi, juste après l'arrestation de Bernard Madoff, les représentants des grandes institutions américaines Bank of America, Citigroup, PNC Financial Services et Merrill Lynch avaient refusé de dire si ces établissements avaient été exposés.

Face à l'étendue des dommages potentiels, certains commencent à montrer du doigt la Securities and Exchange Commission, le gendarme de Wall Street, chargé de surveiller les fonds d'investissements comme celui de Madoff.

"Je crois maintenant qu'il est difficile pour les gens d'investir dans des choses qui sont censées être régulées en Amérique, parce qu'ils n'ont pas fait leur boulot", expliquait sur les ondes de la BBC Nicola Horlick, directeur de Bramdean Alternatives, qui avait investi 9 pour cent de ses fonds dans la pyramide de Madoff.

"Cela a été manifeste tout au long de la crise du crédit, a-t-il ajouté. C'est le plus grand scandale financier, probablement de toute l'histoire des marchés".

Parmi les investisseurs lésés aux Etats-Unis, la Fondation Robert I. Lappin à Boston, qui finançait des voyages en Israël pour la jeunesse juive, a limogé son personnel après avoir révélé que l'argent récolté pour ses opérations avaient été investi chez Madoff.

Le scandale touche même des membres du Congrès. Le sénateur du New Jersey Frank Lautenberg, l'un des plus riches parlementaires du Sénat, avait confié la fondation caritative de sa famille au septuagénaire new-yorkais.

Et, de la Floride au Minnesota, fleurissaient les récits d'investisseurs ordinaires ayant confié leurs économies à Bernard Madoff. Certains le connaissaient depuis des décennies, d'autres étaient recommandés par un ami. Beaucoup ont tout perdu, des sommes allant de 40 000 dollars à plus d'un million de dollars US.

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