Comment préserver son capital à la retraite

Publié le 15/01/2009 à 00:00

Comment préserver son capital à la retraite

Publié le 15/01/2009 à 00:00

Par François Rochon

Unique gagne-pain d'une famille de quatre personnes, Michel (nom fictif), âgé de 60 ans, a économisé autant qu'il le pouvait pour sa retraite. Depuis 1975, il cotise systématiquement à son REER et à celui de sa conjointe, Lucie. Et il compte bien profiter des quelques années qu'il lui restent avant la retraite pour maximiser ses contributions.

Bref, malgré des moyens limités, la retraite se dessinait plutôt bien avant que les marchés ne chutent. Au cours des derniers mois, les économies de Michel ont fondu. "Mon conseiller me dit de penser à long terme. Mais à mon âge, le long terme diminue un peu chaque jour..." dit Michel.

Le préretraité craint le pire. Le départ à la retraite à 65 ans, avec l'équivalent de 50 000 $ - en valeur actuelle - de revenu par an, soit 37 312 $ après impôts, est compromise. "J'aimerais tellement conserver ma maison longtemps et voyager avec ma femme, au moins tous les deux ou trois ans."

Michel a exposé sa situation à Patrick Masse, conseiller chez Lajoie des Finances, un cabinet inscrit auprès des Services en placements PEAK. Ce dernier a dressé le portrait financier du professionnel du domaine des communications, en plus d'établir ses objectifs de retraite. M. Masse s'est appliqué à élaborer une stratégie de décaissement qui permettra d'étirer le capital le plus longtemps possible.

Voir l'entrevue: Retraite: établir la bonne stratégie

"Selon mon analyse, Michel pourra prendre sa retraite comme prévu dans cinq ans, dit Patrick Masse. Grâce à sa discipline d'épargne, à ses objectifs réalistes, à son fonds de pension et au fractionnement des revenus entre conjoints, il échappera au tsunami financier."

La stratégie de décaissement

À l'âge de 65 ans, la première année de sa retraite, Michel touchera trois rentes : celle de son employeur (19 960 $), celle de la Régie des rentes du Québec (la RRQ, 10 615 $) et celle de la Sécurité de la vieillesse (6 070 $). Mais le fisc lui permet de fractionner son fonds de pension avec sa conjointe. Ainsi, ils déclareront chacun 9 980 $.

Lucie, alors âgée de 63 ans, recevra pour sa part une rente annuelle de 2 100 $, versée par la RRQ. Comme elle est moins imposée, c'est elle qui compensera le manque à gagner en retirant 10 000 $ de son régime enregistré d'épargne-retraite (REER) et 1 500 $ de ses placements hors REER.

Ces rentes et ces retraits leur fourniront un revenu brut familial de 50 244 $ la première année, ce qui se traduira par un revenu net de 42 633 $, soit 14 % de plus que le revenu visé (37 312 $).

Les décaissements continueront ainsi jusqu'à ce que Lucie atteigne l'âge de 65 ans. "À ce moment-là, Lucie touchera sa prestation de Sécurité de la vieillesse qui permettra aux époux de maintenir un revenu net assez semblable en retirant moins de leur placements. Le couple continuera d'être imposé à un taux moindre en raison de la progressivité du taux d'imposition et du fractionnement du revenu", explique M. Masse.

Cet avantage fiscal leur permettra de cesser de retirer de l'argent du REER. Cependant, chaque conjoint décaissera 2 500 $ des placements hors REER. Résultat, le revenu brut de 49 814 $ leur procurera après impôts un revenu de 43 287 $ par an, soit davantage qu'avant.

"Selon ce scénario, Michel n'aura pas besoin de puiser d'argent dans son REER avant 69 ans, année où il convertira son REER en Fonds de revenu d'épargne-retraite (FERR) ou en d'autres produits de décaissement, note M. Masse. Les revenus retirés seront aussi fractionnés avec Lucie."

Ayant neuf ans devant lui, Michel n'est donc pas obligé de revoir ses placements REER à court terme, à moins de vouloir mieux les garantir.

En suivant ce plan de match, à 85 ans, Michel aura encore 248 018 $ dans son REER et 121 387 $ à l'extérieur du REER. Et il continuera de toucher ses rentes gouvernementales et son revenu de pension. Mentionnons que ces prévisions sont basées sur plusieurs hypothèses, portant notamment sur le taux d'inflation (2,5 %) et les rendements (6 %).

"En fait, les simulations montrent que Michel pourrait vraisemblablement prendre sa retraite à 62 ou 63 ans, tout dépendant des pénalités prévues par son fonds de pension", souligne M. Masse.

Le fait de devancer son départ à la retraite n'expose pas Michel à un risque accru, étant donné que les simulations révèlent qu'il pourrait atteindre ses objectifs en décaissant de son REER en moyenne 5 % de son portefeuille global chaque année. "Donc, tout placement garantissant un revenu d'au moins 5 % par an lui assurerait d'avoir une retraite confortable", dit M. Masse.

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