Privatisation d'Hydro : Claude Garcia s'explique

Publié le 04/02/2009 à 00:00

Privatisation d'Hydro : Claude Garcia s'explique

Publié le 04/02/2009 à 00:00

Par lesaffaires.com

"Oui, il va y avoir des entreprises qui vont devoir aller ailleurs, mais ça va aussi créer des emplois au Québec parce qu'on va avoir une économie plus compétitive", a déclaré mardi M. Garcia au moment de rendre publique son étude exhaustive prônant la privatisation d'Hydro-Québec, publiée par l'Institut économique de Montréal.

"C'est un choix de société et c'est le débat qu'on lance", a-t-il ajouté, en répétant que d'après ses calculs, les tarifs préférentiels aux alumineries coûtent quelque 2,5 milliards $ par année, soit 250 000 $ pour chacun des 10 000 emplois de ce secteur économique.

Selon lui, la privatisation de la société d'Etat et les augmentations de tarifs qui en découleraient "enrichiraient" les Québécois. Face au bond de leurs factures d'électricité, les consommateurs changeraient les équipements de chauffage de leurs maisons pour passer au gaz naturel, une méthode plus efficace.

L'électricité excédentaire serait exportée sur les marchés du Nord-Est des Etats-Unis, où les prix sont parmi les plus élevés au monde. Le gouvernement cesserait de recevoir un dividende d'Hydro, mais toucherait plutôt des redevances de 1,9 milliard $ par année. Ce montant serait appelé à croître graduellement, le modèle pensé par Claude Garcia prévoyant que l'Etat recevrait 90 pour cent des hausses de tarifs pendant les dix premières années de la privatisation.

Au départ, le gouvernement détiendrait les trois quarts des actions d'Hydro-Québec, le reste revenant aux Québécois et à des investisseurs de l'extérieur. Chaque abonné de l'entreprise recevrait 110 actions qu'il pourrait revendre dès le premier jour des transactions en Bourse. Le cours de l'action s'apprécierait avec la hausse des tarifs et la diminution de 2 milliards $ par année des dépenses de l'entreprise, prévoit M. Garcia.

L'auteur de l'étude a tout de même eu du mal à expliquer comment la privatisation enrichirait les Québécois de 10 milliards $ par année, selon ses calculs.

"Il ne faut pas essayer de simplifier l'argument, c'est complexe, a-t-il prévenu. Ce qui va enrichir les Québécois, c'est que ces redevances-là vont devenir disponibles à l'Etat, vont permettre à l'Etat de souffler financièrement et peut-être de baisser les impôts pour avoir une économie plus compétitive, ce qui veut dire plus de richesse."

Il en a faire rire quelques-uns lorsqu'il a évoqué les bienfaits de payer l'électricité au prix du marché, "de la même façon qu'on paie notre pétrole".

"Pourquoi l'Etat se mêle-t-il de produire de l'électricité? a demandé Claude Garcia. On ne produit pas la nourriture alors que c'est un bien encore plus essentiel. (...) La richesse, on ne la crée pas en subventionnant, on la crée en étant performants. Et quand on subventionne un produit, on en abuse."

M. Garcia a reconnu qu'en ces temps de déprime boursière, ce n'était "peut-être pas le meilleur moment" de privatiser Hydro-Québec. "Mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas une bonne idée de le faire", a-t-il insisté.

Dumont tempère

Le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont, tenait à être présent au lancement de l'étude, lui qui a proposé une privatisation partielle d'Hydro lors de la dernière campagne électorale.

M. Dumont a noté que les "prémisses de départ" de Claude Garcia étaient les même que celles de son parti, mais il a soutenu que le modèle de l'ancien assureur était "plus radical" que celui de l'ADQ. "Moi, je ne suis pas prêt à aller aussi loin que ça", a-t-il dit.

Le politicien s'est inquiété de la hausse des tarifs pour les plus démunis. "Ils vont manger ça dur, a-t-il lâché. (...) L'électricité, dans un pays où il fait moins 32 degrés certaines journées, c'est un facteur essentiel de la vie."

Puis, sur le bien-fondé des tarifs consentis aux alumineries, Mario Dumont a tenu à calmer le jeu. "Ce n'est pas seulement la rentabilité financière et comptable à Hydro-Québec (qui compte), a-t-il estimé. La rentabilité doit être regardée d'une façon plus large pour la collectivité."

Par ailleurs, relevant que M. Garcia est "très proche du Parti libéral", le chef adéquiste sortant a déploré que l'étude n'ait pas été rendue publique pendant la campagne électorale, comme cela était prévu.

Le principal intéressé a assuré qu'il ne s'agissait pas d'épargner les libéraux, férocement opposés à toute privatisation d'Hydro.

"Je suis complètement indépendant, j'ai fait cette étude-là de mon propre chef, personne ne m'a payé", a-t-il assuré.

De son côté, le premier ministre Jean Charest, en voyage à Paris, a exclu tout scénario de privatisation.

"Hydro est bien gérée et je dis ça en reconnaissant qu'ils doivent, commes les grandes entreprises de cette taille, revoir de manière continuelle leur gestion", a-t-il affirmé.

Avec La Presse Canadienne



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