Codes QR - Source : Éric Poirier, Directeur artistique Transcontinental
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Les codes QR (pour « Quick Response ») sont un sujet de discussion omniprésent dans le paysage du marketing mobile. Pas un jour ne passe sans que l'on soit exposé au sujet des codes QR dans les médias. Sur Twitter, il y a un "tweet" par minute qui apparaît sur le sujet!
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Malgré les avantages qui leur sont actuellement attribués (notamment les coûts peu élevés), on utilise les codes QR principalement pour l’image innovatrice qu’ils projettent. En effet, les codes QR sont en vogue actuellement et on cherche à les utiliser en marketing pour associer à sa marque, à son produit, le côté avant-gardiste de cette technologie mobile. Or, ces codes QR ne sont pas une recette magique et représentent un élément tactique parmi tant d'autres dans le paysage du marketing mobile.
Les codes QR, à quoi ça sert vraiment?
En marketing, les Codes QR (aussi appelés codes 2D ou à deux dimensions) sont utilisés principalement pour inciter l’utilisateur mobile à l'action (« call-to-action ») dans le but d'offrir de l'information additionnelle sous forme de coupon, de description de produits, ou de donner accès à du contenu texte, audio et vidéo. Ils permettent d’enrichir l’expérience de l’utilisateur mobile en ajoutant à son contexte présent (devant une affiche de film dans la rue), de l’information additionnelle rendue accessible par le code QR (l’adresse d’une page web mobile qui contient un coupon-rabais sur l’achat du billet).
Une technologie pour une minorité
Or, avant d’investir dans ce type de technologies et de programmes marketing, il faut savoir à qui on s’adresse. Sachant qu’une minorité d’individus utilise les codes QR, il devient donc essentiel d’identifier à quels segments mobiles ils appartiennent et de comprendre leur comportement. C’est même une condition nécessaire à la réussite d’une initiative basée sur cette technologie.
Aux États-Unis, seulement 6,2% de la population mobile totale utilise les codes QR (Comscore, août 2011). Ce segment est plus fortement représenté par les hommes 18-34 avec un salaire familial de 100K$ et plus. La majorité de ceux-ci aurait accès aux codes QR à partir d’un journal, d’un magazine ou à partir d’un emballage de produit. Au Canada, on estime à 10% la portion de la population mobile qui aurait utilisé des codes QR (ACTS, avril 2011). La majorité de ce segment a fait usage des codes 2D pour obtenir des coupons, de l’information additionnelle sur un produit (fonctionnalités ou avis d’autres utilisateurs) ou pour accéder à l’intégralité d’un contenu texte.
Ces statistiques nous révèlent que les codes QR touchent une minorité d’individus encore aujourd’hui. Voici pourquoi :
- Tout d’abord, pour lire un code QR, on doit avoir un téléphone intelligent ; ceci représente entre 25% et 30% de la population mobile du Québec en 2011
- De ces détenteurs de téléphones intelligents, seulement une portion aura téléchargé un lecteur à codes QR (disponible sous forme d’application mobile), même si la plupart sont disponibles gratuitement.
- Enfin, seulement une partie de ces derniers utilisera efficacement le lecteur pour lire les codes 2D. L’usage n’est pas toujours simple : le scan de l’image ne s’enregistre pas à tout coup.
- Un usage marketing bancal : enfin, notons les nombreux exemples de mises en application décevants comme une publicité vue sur un panneau sur l’autoroute (comment scanner le code à 120 KM/hr ?) ou dans un magasine de compagnie aérienne à bord d’un avion (sans accès au réseau sans-fil, quelle est l’utilité ?) ou encore une campagne qui mène à un site web pas optimisé pour le mobile.
Un outil pour des tactiques de marketing
Les codes QR doivent donc être utilisés comme un mécanisme mobile parmi d’autres moyens de communication servant à rejoindre un auditoire. Parmi les autres moyens, il y a certainement les codes abrégés ou « short code » (du type « texter au 121212 ») qui peuvent être utilisés pour rejoindre aussi les utilisateurs de téléphones mobiles d’entrée de gamme (« feature phone »). Ce mécanisme, déjà connu de la plupart des utilisateurs de téléphones mobiles, a l’avantage d’être simple et ne nécessite pas le téléchargement d’application pour fonctionner. Les codes abrégés dans les programmes marketing sont utilisés par plus de 20% de la population mobile au Canada et rejoignent donc un segment plus large de la population. Ceci nous rappelle que le « texto », comme outil mobile, est encore aujourd’hui l’activité la plus populaire sur les téléphones sans-fil.
Il s’agit donc, comme avec tous les canaux de communication, d’utiliser ceux qui sont les plus appropriés selon les objectifs fixés et les individus visés. Je prédis que la popularité des codes QR va sans doute reculer dans le temps, une fois l’effet de nouveauté passé : la technologie prendra alors sa juste place parmi les outils mobiles offerts. Je prédis que l’an prochain, nous allons déjà commencer à entendre dire que les codes QR « font tellement 2011 » ;-)
Dans le secteur de la mobilité, je vais également couvrir les sujets du mCommerce, de la technologie NFC qui s’en vient à grands pas, et de la réalité augmentée.
À mercredi prochain !
Le buzzword de la semaine : mCommerce, le terme désigne l'utilisation de la téléphonie mobile afin de faire du commerce.
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À propos du blogue "Horizons Numériques"
Nous sommes au cœur d’une révolution numérique où les changements bouleversent le monde du marketing et des communications, et aussi la vie de tous les jours. Comme je suis en général assez méfiant des modes technos (ou « hype »), je garde un regard toujours critique sur les nouvelles tendances qui se créent.
Dans ce blogue, je ferai donc état des tendances dans le secteur numérique et donnerai une perspective critique sur les événements qui se déroulent et les modes technos qui se créent à tous les jours, en les rattachant à des perspectives d’affaires.
Je tenterai aussi de faire des projections d’avenir de temps à autres, question de me « mouiller » un peu. Je vous inviterai à en faire autant. Nous verrons bien avec le temps qui aura eu raison ;-)
J’occupe le poste de directeur principal, stratégie numérique chez Transcontinental
