Une volatilité extrême qui profite aux investisseurs les plus futés

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Une volatilité extrême qui profite aux investisseurs les plus futés

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Par Jean Gagnon

Il s'est acheté et vendu 531 millions d'actions à la Bourse de Toronto le 9 octobre dernier.

Il semble établi que ce ne sont pas les petits investisseurs individuels qui influent considérablement sur les cours boursiers. Selon vous, qui panique, et à qui profite cette panique ?

- Gabriel Lemay

Les particuliers occupent une place de plus en plus marginale dans la négociation de titres boursiers, tandis que les fonds de couverture (hedge funds), les caisses de retraite et les fonds communs sont de plus en plus actifs.

Quant à la panique, je vais peut-être vous surprendre, mais je ne crois que nous ayons vécu un tel état.

Certes, les variations quotidiennes des marchés ont été bien plus prononcées qu'à l'habitude. Mais plusieurs facteurs expliquent ce phénomène.

Les événements économiques et financiers ont été bien plus dramatiques que ce que nous avons connu au cours des dernières années.

La désintégration du système financier et les mesures prises pour en rétablir le fonctionnement sont d'une ampleur qui nous aurait paru improbable il y a un an ou deux.

La taille des opérations et la complexité des techniques employées par les grands acteurs financiers accentuent sûrement la volatilité. Compte tenu qu'ils utilisent un effet de levier important, les fonds de couverture doivent réagir très vite aux événements en déplaçant de gigantesques sommes d'argent en peu de temps.

Bien que la Bourse ait beaucoup chuté en quelques semaines, notez qu'elle n'est pas tombée en ligne droite. Il y a eu dans l'intervalle des rebonds importants.

Sur les places boursières des capitales financières telles New York, Londres, Francfort et Tokyo, les marchés ont fonctionné normalement, sans devoir interrompre les transactions.

Donc, pas de panique, mais une volatilité extrême. À qui cela profite-t-il ?

À tous ceux qui ont rapidement prévu les conséquences de la crise des prêts hypothécaires à risque sur le système financier, et qui ont une bonne connaissance des outils de placement permettant de profiter d'un marché baissier.

C'est le cas, par exemple, de certains fonds négociés en Bourse et des produits dérivés comme les options.

Grâce à ces instruments, les spéculateurs ont engrangé de gros bénéfices au cours des derniers mois. Pour l'investisseur, ces placements permettaient d'immuniser en tout ou en partie leur portefeuille contre cette baisse.

À mon avis, il n'y a pas de doute que les investisseurs, spéculateurs et conseillers financiers les plus futés, soit ceux qui sont à l'affût des nouveautés en matière d'information et de techniques de gestion de placements, ont pu tirer profit de la situation.

Et ce sont eux qui s'en tireront le mieux s'il y a malheureusement un vent de panique en Bourse.

Entre le plaisir et la tranquillité d'esprit

J'ai 80 ans et me demande si je ne fais pas une erreur en conservant des actions.

Étant donné qu'on investit pour le long terme, croyez-vous que je suis-je trop âgée pour la Bourse ? Et comme l'économie se porte très mal, devrais-je tout vendre ? Si oui, où me conseillez-vous d'investir ?

- Jeannette Bernier

La règle générale veut qu'un investisseur détienne dans son portefeuille un pourcentage de titres à revenu fixe, c'est-à-dire des obligations et des certificats de placement garantis (CPG), correspondant à son âge. C'est donc dire que votre portefeuille devrait être composé à 80 % d'obligations et à 20 % d'actions.

Mais d'autres éléments moins rationnels peuvent être pris en considération, comme vos connaissances en investissement boursier ainsi que le plaisir que vous éprouvez à négocier en Bourse. Si vous aimez cela et que vous avez les moyens financiers de le faire, pourquoi vous en priver ?

Si ce n'est pas le cas, vous pouvez tout vendre. Je vous conseille alors d'investir dans des obligations de gouvernement ayant des échéances de cinq ans ou moins.

Vous aurez alors l'esprit plus tranquille.

jean.gagnon@transcontinental.ca

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