Québec a réussi sa fête, malgré les temps sombres

Publié le 29/11/2008 à 00:00

Québec a réussi sa fête, malgré les temps sombres

Publié le 29/11/2008 à 00:00

C'est au moins ça de pris. Au milieu de la tourmente, il y a une ville, en Amérique du Nord, où 2008 va passer à l'histoire comme une année bienheureuse : Québec. Mais de là à croire que ce fut facile...

Les fêtes du 400e se termineront officiellement dans quelques semaines, mais on peut déjà tirer des leçons de ce qui a représenté un extraordinaire renversement de tendance.

Rappelez-vous : en début d'année, les sceptiques avaient déjà jeté l'éponge. On découpait en rondelles les responsables de l'événement en rappelant les malheurs de Québec 84 (les grands voiliers). Mais l'arrivée d'une nouvelle équipe a changé la donne. Québec a repris confiance. On a peu à peu exorcisé les démons du passé - avec l'aide généreuse des pouvoirs publics qui ont ouvert tout grands leurs goussets.

Lors de la Journée des communications gouvernementales, en octobre à Québec, Daniel Gélinas a présenté les points forts de sa stratégie gagnante. C'est lui qui a pris les commandes des célébrations du 400e, en février, délaissant temporairement ses fonctions de directeur général du Festival d'été. Parmi ses remarques, j'en retiens deux, capitales.

Premièrement, le succès d'une grande manifestation est lié à l'émergence d'un sentiment d'appartenance. Autrement dit, il faut donner aux gens le sentiment que la fête leur appartient, avec des moments forts - Moulin à images, spectacles de Paul McCartney et de Céline Dion - ainsi que des acquis qui se prolongent au-delà de la fête, comme la promenade Samuel-de-Champlain.

Deuxièmement, on doit établir un lien de confiance avec les médias. Eh oui ! à Québec comme ailleurs, ils peuvent avoir la dent dure. "Il faut voir les journalistes comme des collaborateurs, et non comme des ennemis", soulignait Daniel Gélinas.

Et pour qu'ils collaborent, il faut ouvrir son jeu. Le public a suivi.

Évidemment, on devra un jour savoir ce que la fête a coûté et admettre que l'argent facilite le succès. La facture risque d'être imposante. Mais le résultat est éclatant. Québec avait eu sa part de déveines au cours des dernières années, et voici qu'elle redresse fièrement la tête. Le plus beau, c'est qu'elle y est parvenue en prenant confiance dans son potentiel. La confiance, c'est le meilleur antidote. Dommage qu'on soit en rupture de stock en cette veille de récession !

Taper sur la Caisse : inutile !

On l'a dit plusieurs fois, mais c'est vrai plus que jamais : l'économie est une chose trop sérieuse pour être laissée entre les mains des politiciens.

Il faut encore se résoudre à l'admettre à la lumière du désagréable débat qui entoure les malheurs réels et hypothétiques de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Vrai, les rendements de la Caisse vont souffrir cette année. Quand de colossales institutions comme Citigroup, Royal Bank of Scotland et UBS doivent être secourues par les gouvernements, il est illusoire de penser que le Québec sortira indemne de la tempête financière.

Mais il est dangereux et inutile de lancer des attaques non fondées.

Lorsque Mario Dumont soutient que la Caisse est gérée par des "spéculateurs", il ne rend service à personne en dénigrant le travail des professionnels en place. On peut se tromper dans ses stratégies - et c'est probablement arrivé à la Caisse - sans pour autant avoir succombé au démon de la cupidité. Parler de spéculateurs, dans le contexte de la crise, c'est abuser de mots dont on oublie le poids.

Même constat pour Pauline Marois, qui reproche à Jean Charest d'avoir fait appel à un "libéral" pour diriger la Caisse en l'absence de son président Richard Guay. Le libéral, c'est Pierre Brunet, président du conseil d'administration. Indépendamment de ses opinions politiques, il faut rappeler que Pierre Brunet a longtemps dirigé Lévesque Beaubien Geoffrion (devenue la Financière Banque Nationale). Il a aussi parrainé le rapport Brunet sur l'état du capital de risque au Québec, et préside le conseil de Montréal International. Ses états de service sont éloquents, et laisser entendre qu'il assume temporairement la responsabilité de la Caisse d'abord parce qu'il est un ami du régime confine à la malhonnêteté.

Cela dit, l'assurance de la ministre Monique Jérôme-Forget qui garantit que le Québec ne fera pas de déficit pendant l'exercice 2009-2010 est tout aussi intempestive. Personne ne peut prédire ce qui arrivera au cours des prochains mois, alors que les analyses deviennent chaque jour plus pessimistes. Et le Québec serait béni au point de s'en tirer sans éraflures ? Vite, y a-t-il un expert en réalisme dans la salle ?

rene.vezina@transcontinental.ca

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