Moins de deux ans après avoir accédé au poste de pdg d'Alithis, le bilan des réalisations de Paul Raymond est déjà impressionnant. L'ancien officier de l'armée canadienne, qui a obtenu son diplôme de génie informatique au Collège militaire royal de Saint-Jean, semble avoir imposé une nouvelle cadence à son équipe.
Depuis son entrée en fonction, la firme de consultation spécialisée en TI a fait l'acquisition de la Québécoise Sinapse et ouvert des bureaux satellites au Canada anglais, aux États-Unis et en Europe. Durant cette période, l'entreprise a doublé son nombre d'employés, franchissant la barre des 500, tandis que son chiffre d'affaires annuel a franchi celle des 65 millions de dollars.
Fondée sous le nom de CIA en 1992, l'entreprise a été absorbée par CGI au fil des ans, avant que cette dernière ne vende sa participation majoritaire dans l'entreprise en 2011. Paul Raymond, qui a occupé plusieurs postes de gestionnaire chez CGI entre 1993 et 2010, voulait se lancer dans les affaires lorsqu'il a appris que CGI cherchait à se départir de CIA. Sautant sur l'occasion, il en a fait l'acquisition, avec le fondateur de l'entreprise Ghyslain Rivard et d'autres employés.
Afin de faciliter son incursion dans de nouveaux marchés, l'entreprise a entre-temps adopté le nom d'Alithis, qui signifie «vrai» en grec. Un nom sans aucun doute moins trompeur que le nom CIA, qu'elle partageait avec la célèbre agence de renseignements américaine : «Le nom était simplement inutilisable aux États-Unis», reconnaît Paul Raymond.
Aller là où se trouve la clientèle
Néanmoins, Paul Raymond mise avant tout sur le marché canadien pour soutenir la croissance d'Alithis : «Lorsqu'on ouvre un bureau comme on l'a fait à Boston, c'est parce que les besoins de notre clientèle actuelle le justifient, et non un pari sur notre capacité à recruter de nouveaux clients une fois sur place.»
Paul Raymond vise à gagner des parts de marché localement grâce à l'expertise de son entreprise en TI et en gestion. Cette double spécialisation permettrait aux consultants d'Alithis d'éviter à leurs clients des faux pas très coûteux : «On parle beaucoup des échecs dans les grands projets informatiques, mais dans 99 % des cas, ce n'est pas le choix technologique qui est en cause, mais la politique interne ou un problème de communication», explique-t-il. Avec un ancien officier à la barre, il serait surprenant qu'Alithis n'ait pas, pour sa part, une chaîne de commandement efficace.