"Nous ne pouvons demeurer insensibles face au décrochage"

Publié le 04/04/2009 à 00:00

"Nous ne pouvons demeurer insensibles face au décrochage"

Publié le 04/04/2009 à 00:00

L'industrie aérospatiale, par l'intermédiaire du regroupement Aéro Montréal, est le premier secteur manufacturier du Québec à s'engager officiellement dans la lutte contre le décrochage scolaire. Pourquoi le fait-elle ?

Notre industrie regroupe 200 entreprises qui emploient plus de 40 000 personnes. On fait de tout au Québec. On assemble, on conçoit, on innove. Nous constituons le troisième pôle en importance dans le monde, derrière Toulouse en France et Seattle aux États-Unis. Or, dans notre industrie, notre matière première, c'est la qualité de la main-d'oeuvre. Quand on constate que le Québec fait face à la fois à une pénurie de main-d'oeuvre et à taux de décrochage scolaire est aussi élevé, c'est très inquiétant pour l'avenir. Dans les Laurentides, par exemple, 43 % des garçons ne finissent pas leurs études secondaires. C'est énorme. On ne peut pas demeurer insensible devant un tel problème de société.

Pourtant, l'aérospatiale est reconnue pour recruter des travailleurs hautement scolarisés. Vous intéressez-vous aussi aux autres travailleurs ?

Il est vrai que l'aérospatiale requiert des travailleurs spécialisés ayant un haut niveau de scolarité. Chez L-3 MAS par exemple, 75 % de nos 1 000 employés ont un diplôme collégial ou universitaire. Cela dit, sur 1 000 postes, ça fait quand même 250 emplois qui requièrent une scolarité inférieure au cégep. Le message à véhiculer est le suivant : tous n'ont pas à viser l'université. Mais chacun doit faire le maximum pour aller chercher au moins son premier diplôme, celui des études secondaires. Ensuite, tout est possible. Même si un jeune cesse d'étudier pour entrer sur le marché du travail, il lui sera toujours possible de reprendre ses études par la suite, les soirs s'il le veut. Sans un cinquième secondaire, c'est beaucoup plus difficile de raccrocher.

Que peut faire le secteur manufacturier pour inciter les jeunes à compléter leurs études ?

Il n'y a pas de solution unique. Chaque milieu, chaque région est différente, et a des besoins qui lui sont propres. Mais qu'on parle de visite industrielle, de stage d'observation, de conférence dans les écoles, toutes les initiatives comptent. Lorsque vient le temps d'allumer une flamme dans l'oeil de notre jeunesse, aucune initiative n'est vaine.

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

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