Marc-Antoine Bovet, champion du bâton de golf... usagé

Publié le 18/06/2011 à 00:00, mis à jour le 08/07/2011 à 14:02

Marc-Antoine Bovet, champion du bâton de golf... usagé

Publié le 18/06/2011 à 00:00, mis à jour le 08/07/2011 à 14:02

En septembre, quand Marc-Antoine Bovet terminera ses études en comptabilité et TI à HEC Montréal, il se consacrera à temps plein à la petite entreprise, GolfAvenue, qu'il a créée à 18 ans pour payer ses études. Avec comme objectif de devenir " le plus important détaillant d'équipements de sport usagés du monde ".

" Même s'il s'agissait d'un travail d'étudiant, il n'était pas question que j'aie un boss ", raconte le jeune homme issu d'une famille d'entrepreneurs. Son grand-père a fondé les magasins de vêtements Bovet, et son père a aussi créé des entreprises.

En 2006, Marc-Antoine, aujourd'hui âgé de 23 ans, revient à Montréal après une année de sport-études de golf en Floride. En entrant dans un magasin Golf Town, lui et son ami Pierre-Luc Laparé remarquent des putters à 300 $ réduits à 50 $. Ils ont la même idée : " On doit bien pouvoir les revendre 100 $ sur eBay ! "

Ils vérifient sur le site de vente en ligne : ces bâtons se vendent effectivement plus de 100 $. Ils achètent donc les 150 bâtons soldés et les revendent en un clin d'oeil sur eBay. Ils ont trouvé leur job d'étudiant !

Il faut expliquer que Golf Town rachète les vieux bâtons des clients qui en achètent des neufs. Mais ce marché n'intéresse pas le jeune entrepreneur : un client qui achète des bâtons usagés n'achètera pas de bâtons neufs. En 2006, la chaîne se " débarrasse " donc de ses bâtons usagés aux États-Unis.

Les deux jeunes hommes entreprennent alors de convaincre les gérants des magasins Golf Town du Québec de leur vendre leurs bâtons usagés. Leur argument : ils viendront les chercher, ce qui évitera aux magasins des frais de manutention et d'expédition. " Au bout de trois ans, on avait les 11 magasins du Québec ", explique Marc-Antoine, dont le handicap au golf est 0.

Les deux jeunes entrepreneurs, actionnaires à parts égales, ont créé le site golf99.ca, sur lequel les gérants des magasins peuvent consulter une liste de prix qui les aide à déterminer combien ils peuvent payer pour les bâtons usagés de leurs clients. " Ce site nous a permis de convaincre la direction de Golf Town de nous ouvrir les portes de ses 54 magasins au Canada, en août 2010 ", raconte Marc-Antoine.

Un marché important

La PME de Laval n'a pas de stratégie de vente. " Le marché des bâtons de golf usagés est énorme. Mon problème est de trouver des bâtons; si j'en avais deux fois plus, je les vendrais tous sans difficulté ", explique M. Bovet. Justement, pour trouver plus de bâtons usagés, Pierre-Luc Laparé et lui étendront bientôt leur offre aux boutiques des clubs de golf au Canada. Actuellement, GolfAvenue vend plus de 500 bâtons par semaine, pour un chiffre d'affaires annuel supérieur à un million de dollars.

GolfAvenue ne risque pas de se retrouver avec des invendus sur les bras : tous les bâtons sont mis aux enchères sur eBay pendant sept jours, à partir de 0,99 $. Le pire qui puisse arriver, c'est que les enchères n'aillent pas au-delà de 0,99 $.

En outre, GolfAvenue a récemment signé une entente avec le courrier FedEx, qui lui permet d'expédier un bâton de golf en Asie ou en Europe pour environ 40 $. " Avant, les frais d'expédition étaient trop élevés pour nous permettre d'être concurrentiels là-bas. Maintenant, nous le sommes ! " Sur ces marchés, les bâtons sont vendus environ 1,5 fois plus cher.

Au plus tard avant Noël, GolfAvenue aura aussi lancé son propre site de vente, golfavenue.ca, " pour pouvoir se passer d'eBay, qui prélève une généreuse commission sur nos ventes ".

Et d'ici quelques années, les deux jeunes entrepreneurs prévoient vendre aussi des patins, des skis, des équipements de hockey et plein d'autres articles de sport usagés.

500 Nombre de bâtons vendus chaque semaine par GolfAvenue. L'entreprise en vendait 200 par semaine l'an dernier et prévoit qu'elle en écoulera plus de 1 000 dans deux ans.

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