Le Réseau FADOQ souhaite vous faire part de certaines préoccupations à la suite de la parution du dossier «Le péril vieux» de votre édition du 1er décembre.
Tout d'abord, l'image de la page couverture encourage une perception négative du vieillissement de la population au Québec. Nous comprenons l'importance d'attirer l'attention des lecteurs sur l'enjeu en question, mais il existe des façons plus honorables de le faire.
Certes, les données démographiques démontrent bien que nous faisons face à un vieillissement de la population important. Il est donc essentiel de sensibiliser adéquatement les Québécois à cette problématique en l'abordant de manière globale et positive pour en assurer la réussite. En effet, il s'agit d'un enjeu sociétal complexe qui requiert une réponse collective tenant compte de l'ensemble des composantes.
Le Réseau FADOQ tient également à rectifier le tir sur quelques énoncés tirés de vos articles.
D'une part, vous mentionnez que la contribution des aînés «va forcément en déclinant». L'idée selon laquelle les retraités ne contribuent plus à la société est un préjugé malheureusement trop répandu. Financièrement, les retraités paient toujours certaines formes d'impôt. En effet, ils doivent verser un impôt supplémentaire concernant la santé.
De plus, les gens âgés de 70 ans ou plus, forcés de retirer leurs REER et payant ainsi obligatoirement des impôts, dépensent ces revenus accumulés et participent au roulement de l'économie.
La contribution des personnes âgées dans notre société va bien au-delà des considérations financières ; les aînés sont également actifs sur le plan social. Par exemple, la force du Réseau FADOQ repose sur la participation de plus de 15 000 bénévoles de 50 ans ou plus partout au Québec, qui agissent à titre d'administrateurs et de dirigeants.
Une réforme s'impose
Vous reprenez les propos du ministre des Finances, M. Marceau, selon lesquels le vieillissement de la population engendrera des pressions de plus dans plusieurs secteurs, dont celui de la santé. Le Réseau FADOQ persiste à croire que l'ensemble du système de santé et de services sociaux n'est pas adapté au vieillissement de la population. Une réforme s'impose concernant la structure du système de santé ainsi que la gestion des ressources des soins et de services.
De plus, les aînés constituent actuellement le 4e poste de dépenses en santé, derrière les nouvelles technologies, les nouveaux médicaments et l'équipement. Ainsi, l'analyse des dépenses en santé pour les aînés démontre que la hausse d'environ 1 à 2 % est bien moins importante que l'augmentation de cette même population.
Nous sommes également déçus d'apprendre que le gouvernement a décidé d'abolir la hausse prévue du crédit d'impôt pour les travailleurs expérimentés. Dresser une génération contre l'autre en employant des titres aussi évocateurs [que celui que vous avez choisi] nous semble aller à l'encontre des objectifs que nous nous efforçons d'atteindre.
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