Le commerce électronique, un secteur délaissé

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Le commerce électronique, un secteur délaissé

Publié le 28/02/2009 à 00:00

À la fin des années 1990, le commerce électronique était tout ce qu'il a de plus tendance. Gouvernement, médias et entrepreneurs ne juraient que par lui, Québec offrait des crédits d'impôt aux entreprises de la Cité du commerce électronique, et on ne comptait plus les galas dans le domaine. L'euphorie ! Jusqu'à ce que la bulle Internet éclate.

Depuis, les choses ont bien changé. "Le commerce électronique est aujourd'hui perçu comme un secteur arrivé à maturité. Le gouvernement s'y intéresse moins, les médias en parlent peu. D'autres secteurs comme le jeu vidéo ont pris le relais", observe laconiquement Denis Gadbois, fondateur de Technologies Interactives Mediagrif, une entreprise leader du commerce électronique au Québec depuis la bulle et qui exploite plusieurs sites, dont GlobalWineSpirits.com, PowerSourceOnline.com et BrokerForum.com.

"Aujourd'hui, les rares fois où le gouvernement et les médias utilisent ces deux mots, ce n'est que pour parler du danger d'effectuer des achats en ligne et du vol d'identité, constate pour sa part Michelle Blanc, analyste Internet. Le gouvernement ne donne vraiment pas l'exemple. Imaginez, il n'a même pas de vision pour l'ensemble du secteur numérique. Alors pour le commerce électronique..."

Offre locale insuffisante

"Nous nous sentons comme l'un des derniers bastions québécois du domaine", reconnaît Sylvain Sénécal, titulaire de la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier de HEC Montréal.

Cette désaffection du gouvernement et des médias pour le commerce électronique expliquerait pourquoi les Québécois achètent davantage sur des sites étrangers.

"L'offre locale en ligne n'est pas au rendez-vous", remarque M. Sénécal. Peu d'entrepreneurs se sont lancés dans ce domaine depuis l'éclatement de la bulle. "Les entreprises québécoises n'ont jamais été proactives, et celles qui se sont lancées dans le commerce électronique ou s'apprêtent à le faire y vont à reculons", ajoute M. Sénécal.

À la défense des détaillants, toutefois, tout produit n'est pas bon à vendre sur Internet. "Vendre en ligne des pneus ou des tondeuses n'est pas vraiment rentable, et Canadian Tire a d'ailleurs cessé de vendre en ligne, en janvier, explique Stéphane Gauvin, professeur à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval et spécialiste du commerce électronique. Par contre, pour les bijoux, les vêtements, l'électronique, les livres et tous les produits numériques de divertissement, c'est plus que nécessaire." Aux États-Unis, leader mondial du secteur, seulement 3,4 % des ventes au détail se font en ligne.

Il n'empêche, utiliser Internet comme outil de marketing, de communication et de gestion de la relation client est indispensable, selon M. Gauvin : "Et dans ce domaine, les détaillants d'ici sont très en retard."

jerome.plantevin@transcontinental.ca

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