La longue marche du Québec vers la prospérité

Publié le 28/11/2009 à 00:00

La longue marche du Québec vers la prospérité

Publié le 28/11/2009 à 00:00

En 2010, le Québec célébrera le cinquantième anniversaire de sa Révolution tranquille. Déjà 50 ans ! Comme le temps a passé vite...

Un moment clé dans son évolution, précurseur de la Manic, de l'Expo 67 et d'autres jalons qui ont marqué son accession au rang de société moderne. Et vous pouvez être certain que ce demi-siècle sera analysé et commenté sous toutes ses coutures.

Un groupe d'économistes vient de prendre les devants pour lancer un ouvrage collectif à saveur de repère : Le Québec économique 2009 présente le chemin parcouru depuis les années 1960 et jette un regard sur la récession et sur les défis qu'elle présente. On y trouve les signatures de Claude Montmarquette, de Pierre Fortin et d'autres observateurs de haut niveau, sous la direction de Marcelin Joanis et de Luc Godbout, professeurs à l'Université de Sherbrooke et chercheurs au CIRANO.

Intéressant... et embêtant. Si on s'était raconté des histoires pendant tout ce temps ? Si on avait exagéré sur nos " belles réussites " ? Il est toujours risqué de remettre en question un mythe comme celui de notre éveil à la modernité. Avec des analystes de cette trempe, pas moyen de masquer la vérité. Voici les faits et les conclusions qui s'en dégagent.

Soulagement : le portrait est réconfortant, tout en étant profondément troublant.

D'abord les bons coups. " Le Québec est une économie particulièrement ouverte et commerçante ", écrivent Marcelin Joanis et Luc Godbout, chiffres à l'appui. Il exporte plus, en proportion de son PIB, que le Japon et les États-Unis.

Qui plus est, le Québec a moins souffert de la récente crise, la première récession globale et systémique dans l'histoire de l'humanité, note Pierre Fortin. À tel point que c'est en Chine, en Inde... et au Québec que le ralentissement économique a été le plus faible !

Notre marché de l'emploi a également progressé, ce qui nous a permis de rattraper notre retard par rapport au reste du pays; le niveau de vie s'est élevé dans toutes les régions. De plus, notre déficit budgétaire de même que notre niveau d'endettement net demeurent relativement acceptables, en ligne avec les standards internationaux.

Par contre, les défis qui nous attendent sont costauds. Après la rose, les épines.

Notre productivité est faible et ne s'améliore que lentement; les Québécois sont moins scolarisés et leurs revenus sont inférieurs à la moyenne canadienne; notre population vieillit et ce choc démographique risque d'affaiblir particulièrement les régions; sans oublier un fardeau fiscal lourd et des dépenses publiques à la hausse et plus élevées que dans le reste du Canada.

Autrement dit, le Québec a relevé la tête, mais il a encore une forte pente à gravir. Les vieux démons menacent toujours. On fait valoir, avec justesse, que le retour à l'équilibre budgétaire nécessitera des choix difficiles, surtout qu'il importe d'assurer une meilleure équité entre les générations.

" Le Québec doit s'appuyer sur ces succès passés pour prendre à bras le corps les défis de l'avenir, à commencer par un assainissement sans équivoque des finances publiques dès que la reprise se sera concrétisée ", soulignent les auteurs.

Après la Révolution tranquille, pourquoi pas la " Révolution durable " ? C'est le chantier auquel on nous convie " pour mieux vivre, tout simplement ".

Par ailleurs, il faut se méfier des statistiques et des analyses au premier degré, nous apprend cet ouvrage. Par exemple : les données indiquent que le revenu médian des ménages québécois, ou unités familiales, a considérablement diminué depuis 30 ans, passant de 45 300 à 36 600 $ (en dollars constants).

Pardon ? Alors qu'on dit généralement que le Québec s'est enrichi, nous nous serions plutôt appauvris ?

Attention ! Il faut revenir sur le terme " unité familiale ", et à son évolution dans le temps. Durant cette période, le nombre de personnes seules a triplé tandis que le nombre de familles n'a augmenté que de 30 %. Et les personnes seules ont généralement un revenu moins élevé que les familles. C'est ce phénomène qui a entraîné la médiane à la baisse. Dans les faits, les revenus individuels ont grimpé. Nous ne sommes donc pas plus pauvres : nous sommes réellement plus riches.

Pour en savoir plus

Le Québec économique 2009, sous la direction de Marcelin Joanis et Luc Godbout, PUL, 2009, 325 pages

rene.vezina@transcontinental.ca

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