L'industrie ferroviaire à nouveau sur les rails

Publié le 18/09/2010 à 00:00, mis à jour le 21/09/2010 à 15:22

L'industrie ferroviaire à nouveau sur les rails

Publié le 18/09/2010 à 00:00, mis à jour le 21/09/2010 à 15:22

Par François Normand

Supplanté par le transport routier après la Deuxième Guerre mondiale dans plusieurs pays, le train connaît actuellement une renaissance dans le monde, propulsé par les investissements colossaux de nombreux pays, notamment les États-Unis et la Chine. Même l'Europe, dont le réseau ferroviaire est bien développé, comporte sa part de projets.

L'entrée du légendaire investisseur Warren Buffett dans ce secteur, en 2007 - il a investi 4,4 milliards de dollars américains (G$ US) dans trois sociétés ferroviaires aux États-Unis - n'a fait que confirmer le dynamisme du chemin de fer. " C'est le signal que le train, c'est l'avenir ", affirme Brian McManus, patron de Stella-Jones, une entreprise de Montréal qui fabrique des traverses et des poteaux pour l'industrie ferroviaire.

Selon les analystes, le regain d'intérêt pour le train est loin d'être la saveur du mois : il s'agit d'une tendance de fond. Bien entendu, la renaissance du chemin de fer est synonyme de contrats lucratifs pour les fabricants de trains et de matériel ferroviaire.

La Chine investira 300 G$ US d'ici 2020

En Chine, par exemple, le gouvernement injectera 300 G$ US d'ici 2020 pour étendre le réseau de train à grande vitesse.

Le pays prévoit construire 16 900 kilomètres de voies ferrées, ce qui équivaut à trois fois la distance entre Montréal et Vancouver ! Cela fait de la Chine le marché ferroviaire le plus dynamique de la planète.

Aux États-Unis, le président Barack Obama vient d'annoncer un ambitieux programme de 50 G$ US pour moderniser les infrastructures du pays, y compris celles du transport ferroviaire. On rénovera des tronçons existants et on construira surtout 6 436 kilomètres de nouvelles voies.

Ces investissements s'ajoutent aux projets en cours, dont les 8 G$ US annoncés en janvier pour plusieurs corridors de trains à grande vitesse, notamment en Californie, en Floride et dans la région de Chicago.

En Europe, la France investit encore pour étendre son réseau, notamment avec l'ajout de tronçons en Bretagne pour réduire le temps de transport entre Rennes et Paris. De nombreux autres projets sont prévus sur le Vieux Continent.

Des atouts économiques

Plusieurs facteurs militent en faveur du train, dit Florence Junca-Adenot, spécialiste en transport et en urbanisme à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). C'est un mode de transport économique, qui consomme peu de carburant et émet peu de gaz à effet de serre, en plus de désengorger les routes. " Et ses avantages s'appliquent aussi bien au transport des passagers qu'à celui des marchandises ", dit-elle.

Bien que le Canada soit un pays de grands espaces au même titre que les États-Unis, le secteur ferroviaire n'y est pas aussi dynamique. " La densité de la population n'est tout simplement pas suffisante ", fait remarquer Jacques Roy, spécialiste en transport à HEC Montréal.

Cela dit, le transport aérien est en forte concurrence avec le train. Le nerf de la guerre, c'est le prix et le temps. Si le transport ferroviaire parvient à gagner sur ces deux fronts, rien ne pourra l'arrêter.

À la une

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.

La moitié des Canadiens soutiennent l’interdiction de TikTok, selon un sondage

Le Canada a ordonné son propre examen de la sécurité nationale au sujet du réseau social TikTok.

La Banque Royale du Canada confirme qu’elle a fait l’acquisition de HSBC

En vertu de cette transaction, 4500 employés de HSBC Canada migreront vers RBC.