L'essaimage universitaire se porte bien

Publié le 15/10/2011 à 00:00

L'essaimage universitaire se porte bien

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Les innovations technologiques issues des universités québécoises sont en forte croissance. MSBi Valorisation, une des quatre sociétés qui pavent la voie à la commercialisation de ces inventions, a vu le nombre de dossiers qui lui sont soumis passer de 100 à 150 par an en quelques années.

«On voit émerger de plus en plus de technologies médicales dédiées à l'intervention ou à l'analyse, ainsi que des technologies vertes permettant de réduire les émissions de CO2 ou de diminuer sa consommation électrique», constate Didier Leconte, pdg de cet accélérateur qui finance l'amorçage et appuie les technologies mises au point par l'Université McGill, l'Université de Sherbrooke et l'Université Bishop's.

Le pdg de MSBi Valorisation observe également un regain d'intérêt pour la création d'entreprises par essaimage. Le revers de la médaille : avec un nombre de soumissions qui croît continuellement et des inventions parfois difficiles à commercialiser, les sociétés de valorisation sont contraintes à devenir de plus en plus sélectives.

Des exemples à suivre

Leur rêve ? Dénicher des dossiers appelés à connaître des succès comparables à ceux de Mimetogen et Leap Medical.

La première, une entreprise issue de l'Université McGill, travaille sur le développement de molécules imitant les effets des neurotrophines afin de traiter des maladies dégénératives oculaires comme le glaucome ou l'oeil sec. Si elle pratique des échanges virtuels entre ses quatre employés répartis entre Montréal et Boston, le marché convoité par l'entreprise, lui, est bien réel. Il serait estimé, aux États-Unis seulement, à 5,7 milliards de dollars américains.

Mimetogen est parvenue à rassembler près de 15 millions de dollars (M$) en convainquant des fonds d'investissements montréalais (iNovia Capital), bostonnais (VIMAC Ventures) et torontois (Medwell Capital) de la financer. Elle en est actuellement à la deuxième phase d'une série de trois tests qui lui permettront de commercialiser son produit.

Au coeur des urgences

Leap Medical, pour sa part, est une technologie mis au point par un chercheur de l'Université McGill, David Burns. Cette invention permet de détecter les infections du cerveau de manière non invasive grâce à la photonique. Elle a bénéficié d'un fonds d'amorçage de 1,6 M$ qui doit permettre de terminer les phases de test initiales pour démontrer son innocuité chez l'humain.

«Cette nouvelle technologie pourrait accélérer le triage des millions de personnes qui se rendent à l'urgence pour des blessures et des maux de tête», détaille Didier Leconte.

Prouesse scientifique, ce projet est aussi exemplaire par son transfert de savoir-faire : le premier employé de l'entreprise est un étudiant du chercheur David Burns. «Les jeunes diplômés offrent une occasion unique de faciliter la valorisation tout en permettant de créer la génération des entrepreneurs de demain», estime le pdg de MSBi Valorisation.

Autre projet d'envergure en cours chez MSBi Valorisation : Cosmas Therapeutics, une entreprise dérivée de l'Université McGill, qui met au point un médicament contre l'insomnie. Ils occasionneraient moins d'effets secondaires que les traitements existants.

«Parfois, les projets prennent du temps», nuance M. Leconte. Il cite le cas de Reflex Photonics, une entreprise essaimée de l'Université McGill, qui a mené plusieurs rondes de financement depuis 2002. «Mais le jeu en vaut la chandelle», ajoute-t-il. Reflex Photonics commercialise aujourd'hui des interconnecteurs optiques à haute vitesse pour les marchés de la robotique haut de gamme, l'audiovisuel, le secteur médical et industriel, et les applications militaires et gouvernementales.

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