Jusqu'où peuvent tomber les Bourses ?

Publié le 09/08/2011 à 00:00

Jusqu'où peuvent tomber les Bourses ?

Publié le 09/08/2011 à 00:00

L'affirmation ne fera sans doute pas consensus, mais : il faut se réjouir de la décision de Standard & Poor's d'abaisser la cote de crédit des États-Unis.

Évidemment, la question du jour est de savoir jusqu'où pourraient tomber les bourses. Pour les impatients, allez tout de suite en fin de texte. Pour les autres, voici pourquoi on est content.

Ce n'est pas avec le sourire qu'on a regardé ces derniers jours la bourse descendre, mais, tout de même, avec un certain soulagement.

Le dépassement par le Dow Jones des 12 700 points le 22 juillet avait de quoi faire froncer les sourcils.

" Que voit donc ce marché que nous ne voyons pas ? ", n'avait-on pu retenir.

L'économie mondiale progresse, mais elle est accompagnée de défi cits budgétaires structurels importants qui devront un jour être résorbés. S&P vient de sonner la fi n de la récréation.

C'est pour cela que l'on est content.

Surveillez le débat

Les optimistes ne manqueront pas de souligner que les bénéfices des sociétés ont explosé ces derniers mois et que nombre d'entre elles ont aujourd'hui des capacités financières propices à l'investissement.

Pour déclencher ces investissements, il faut cependant que ces entreprises puissent percevoir une croissance de marché et une nécessité d'augmenter les capacités de production pour répondre à la demande. Un scénario difficile à entrevoir dans le contexte d'une économie actuellement en bonne partie artificiellement maintenue, rétorqueront les pessimistes. D'autant que la décote de Standard & Poor's viendra forcer le gouvernement américain à restreindre ses dépenses dans les prochains mois.

Que penser de tout cela?

Depuis quelques années déjà les autorités monétaires et politiques de la planète étirent l'élastique afin d'éviter à leurs PIB de connaître les reculs cycliques qui font partie de l'évolution normale d'une économie.

Il y eut d'abord ce cycle d'investissements en infrastructures de télécommunications qui fit naître la bulle Internet à la fin des années 1990. Plutôt que d'encaisser le choc, on se lança dans une série de baisses de taux d'intérêt qui stimulèrent l'emprunt, la construction et l'immobilier. À un point tel que tout s'effondra en 2008. Pour amortir le choc et tout relancer, on fit alors appel aux pouvoirs publics qui décidèrent d'emprunter massivement et d'injecter de nouvelles sommes dans l'économie.

Nous approchons malheureusement de la fin des capacités d'emprunt. Les états devront bientôt collectivement retirer des dépenses de l'économie et on ne voit pas trop quel stimulus peut prendre le relais.

De combien les bourses peuvent-elles tomber?

Il faudra voir quelle sera l'humeur dans les prochains jours.

Il est vrai qu'à 14,2 fois les bénéfices de 2010, le S&P 500 n'apparaît pas très cher. Le multiple historique moyen appliqué aux bénéfices des derniers 12 mois est en effet autour de 15.

Il est cependant intéressant de se demander où pourraient aller les indices si, avec le passage du temps et la résorption des dépenses gouvernementales, le PIB des États-Unis et les PIB mondiaux se mettaient à faire marche arrière.

En 2009, lors de la crise, le bénéfice composé du S&P 500 était tombé à 62,25 $ US (il a été à 84,73 $ en 2010 et la prévision 2011 est à 97,05$) *.

En appliquant le multiple historique de 15 au bénéfice de crise, le S&P 500 retraiterait autour de 950 points, soit une baisse de 20% par rapport à sa fermeture de vendredi. Une baisse de 20% placerait le Dow Jones près des 9000 points.

Au Canada, pour le S&P/TSX, en appliquant le même raisonnement, on arrive à une valeur d'indice de 9367 points, soit 25% sous l'actuelle.

C'est cependant un bas où l'on n'ira pas de sitôt. Et, en fait, auquel on ne devrait normalement pas arriver. La crise de 2008 avait frappé très durement et pris à peu près tout le monde par surprise. Aujourd'hui, les choses semblent plutôt se présenter sous la forme d'une stagnation économique de longue durée. Du moins, aussi loin que l'on puisse actuellement voir. Les autorités ne baisseront pas les bras demain matin.

Même en faisant reculer le bénéfice 2010 de 10% (ce qui veut dire 25% sur le bénéfice anticipé 2011, qui a de bonnes chances d'être atteint), on arrive à un S&P 500 qui devrait se négocier autour des 1200 points sur le multiple historique moyen. Exactement son cours actuel.

C'est cela. Le plancher des indices pour les prochains mois ne devrait pas être très loin. Mais, de grâce, ne les repoussons pas trop haut à la prochaine lueur d'espoir...

* Consensus Reuters

francois.pouliot@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

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