Ennuis démographiques, répit économique ?

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Ennuis démographiques, répit économique ?

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Cherchez l'erreur.

D'ici quelques jours, nous connaîtrons les données sur l'emploi en octobre. Rappelez-vous : nous traversons la pire crise financière depuis la Dépression des années 30. Et vous savez quoi ? Elles ne seront pas catastrophiques, ces données. Pour une fois, nous pourrions même être agréablement surpris.

En résumé, nous assistons au match économie contre démographie. Les deux faiblissent en même temps, mais tandis que l'économie se redressera tôt ou tard, la démographie suivra une courbe descendante à long terme. Nous allons manquer de bras et de cerveaux.

Les exemples de pénurie de main-d'oeuvre sont nombreux, même en ces temps difficiles. Il y a une semaine, par exemple, l'Association québécoise du transport aérien appelait au secours en signalant que le Québec ne formait pas assez de pilotes : le tiers de ceux qui sont en service sont âgés de plus de 45 ans et il faut songer à les remplacer. On ne prend pas les commandes d'un avion sans formation. À cet égard, le Québec est en net déficit. L'industrie du transport aérien embauche !

Ce mot résonne d'ailleurs un peu partout. Les grandes affiches du genre " On embauche " sont encore fréquentes. Évidemment, c'est plus difficile pour les travailleurs non spécialisés, qui perdent une fortune pour avoir abandonné l'école sans décrocher le moindre diplôme : l'économiste Pierre Fortin, de l'UQAM, évalue que l'écart minimum de salaire entre un décrocheur et quelqu'un qui a un diplôme d'études secondaires représente un demi million de dollars après 45 années de carrière.

La demande restera ferme pour les personnes compétentes, à moins que l'économie ne s'effondre complètement. Nordia, qui gère des centres d'appels au Québec et en Ontario, prévoit devoir combler pas moins de 1 000 postes en 2009. Plus tôt cette semaine, Pratt & Whitney annonçait la construction d'une usine à Mirabel, un investissement de 575 millions de dollars qui créera 565 emplois.

La clé, c'est toujours la formation. Et encore, même bien formées, nos ressources suffiront à peine à combler les besoins.

Le mot pénurie revient quand il est question de traducteurs, de soudeurs, d'opérateurs de moules en plasturgie, etc.

Certaines régions sont plus touchées que d'autres par la rareté de travailleurs qualifiés. La Haute-Yamaska (Granby-Bromont) vient de lancer la deuxième phase de sa campagne de recrutement pour charmer les travailleurs de la région métropolitaine de Montréal, au titre accrocheur de À l'envers du trafic, l'avenir !

Elle n'est pas la seule à rechercher activement des renforts.

Bien sûr, des milliers de milliards de dollars se sont évaporés sur les places boursières. Des secteurs d'activité restent très fragiles, comme l'industrie forestière. Sauf qu'il faut éviter de jeter le bébé avec l'eau du bain : on doit reconnaître que, dans les circonstances, notre économie fait preuve d'une telle résistance qu'il est encore permis de rêver à des jours meilleurs.

un rôle pour Montréal au sein de la communauté financière internationale

La semaine dernière, on aurait pu croire que Montréal était redevenue un centre financier international d'envergure. Et dans un sens, c'est tout à fait vrai.

Une trentaine de dirigeants d'autorités de réglementation francophones ont eu droit à une formation spécialisée organisée par l'Autorité des marchés financiers et le Toronto Centre, un organisme qui veille à parfaire les connaissances dans ce domaine. Les participants provenaient essentiellement de pays africains, mais il y avait aussi des Bulgares.

Pourquoi Montréal ? Tout simplement parce qu'il est plus facile de donner ici une formation en français qu'à Toronto

On peut bâtir là-dessus. Le Québec est moins intimidant que la France ou les États-Unis pour des représentants d'économies émergentes. Pas commode de comparer les expériences économiques du Maroc ou du Sénégal avec celles des grandes puissances... Il est plus facile de mettre les gens à l'aise chez nous.

Et tant qu'à parler de l'espace économique francophone, aussi bien l'établir : avec des rapprochements du genre, entre anciens États colonisés, on peut imaginer l'ouverture de nouveaux marchés.

À une époque, Drummondville avait un bureau à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il y a précédent. On dit que l'Afrique sera le prochain continent à connaître un boom économique. Aussi bien se positionner comme des alliés...

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Attachez-vous, la journée va être mouvementée

Noir c'est noir, chantait Johnny Halliday. Ça résume bien l'automne boursier qu'on vit. Si vous avez une explication ou un commentaire sur ces journées absolument folles, ne vous gênez pas. Quand on en est rendu à voir Alan Greenspan avouer qu'il n'a rien venu venir de cette déroute financière et qu'il a lui-même fait trop confiance au système...

Vos réactions

" Que le gouvernement prohibe toute transaction à découvert et oblige les vendeurs à se couvrir dans un délai de trois jours, et vous verrez la Bourse grimper follement. "

- Maurice Nault

" Il n'y a que deux émotions à la Bourse : Greed (la faim) et Fear (la peur). Devinez laquelle règne en ce moment ? Selon moi, ce n'est que la pointe de l'iceberg. Nous devrions être dans le Christmas Rallye en ce moment. Imaginez janvier maintenant. "

- Jean Tardif

" Le tout a commencé avec nos chers voisins et c'est l'économie mondiale qui s'en ressent. Les gens sans scrupules de Wall Street et ceux de Washington devraient tous payer pour leur avidité. "

- Pierre Lachance

rene.vezina@transcontinental.ca

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