Entreprendre: Ecksand transforme l'art de la joaillerie

Publié le 23/11/2013 à 00:00

Entreprendre: Ecksand transforme l'art de la joaillerie

Publié le 23/11/2013 à 00:00

«Nous faisons le plus que nous pouvons à l'interne, ce qui nous permet d'offrir des prix très concurrentiels», dit Erica Bianchini, d'Ecksand. [Photo: Gille Delisle]

Non, les jeunes entrepreneurs ne se lancent pas tous dans les technologies ! À preuve, Erica Bianchini et Yoan Gehant-Vidoni, d'Ecksand, rêvent de transformer une industrie vieille comme le monde, la joaillerie.

La famille de Yoan Gehant-Vidoni possédait une petite entreprise spécialisée dans les perles, à Montréal. À 20 ans, il rencontre Erica Bianchini, qui travaille dans le domaine de la mode.

«Yoan et moi avons décidé de partir à notre compte plutôt que de reprendre l'entreprise familiale [qui n'existe plus]. Celle-ci n'était que grossiste, et nous voulions créer nos propres bijoux», explique Mme Bianchini, titulaire d'un baccalauréat en économie de l'Université McGill.

Une façon de faire différente

La plupart des diamants utilisés par Ecksand, créée en 2009 et qui emploie sept personnes, proviennent du Canada. «Ce ne sont pas des blood diamonds», tient à préciser M. Gehant-Vidoni, 27 ans, qui a une majeure en économie et une mineure en gestion financière de HEC Montréal. Et les diamants de couleur viennent d'Australie.

Ecksand achète ses perles en Australie et à Tahiti. La PME s'approvisionne directement auprès des mines et des fermes de culture, sans intermédiaires. «Nous faisons le plus que nous pouvons à l'interne, ce qui nous permet d'offrir des prix très concurrentiels», explique Mme Bianchini, 27 ans.

Ecksand fonctionne à l'inverse des autres bijoutiers. «Nous achetons les matières et, après, nous créons le design, affirme la jeune femme, qui dirige une équipe de trois designers, dont elle fait partie. Les autres bijoutiers fabriquent le bijou en or et cherchent ensuite une pierre qui s'y intègre. C'est une façon pour nous de nous différencier des gros acteurs.»

Les designs d'Ecksand lui ont déjà valu le prix du design le plus innovant de la Socrates Reppas et un prix de la Natural Color Diamond Association.

Éduquer le client

Les deux jeunes associés à parts égales croyaient au début que des bijoux fabriqués à Montréal représenteraient un avantage commercial. Pas vraiment !

«Nous pensions que nos concurrents étaient les autres bijoutiers. Pas du tout ! Nos concurrents sont les acheteurs qui se moquent de la provenance des matières et de l'endroit où les bijoux sont fabriqués, explique M. Gehant-Vidoni. Quand on a compris ça, on a changé nos plans pour inclure un volet éducatif.

«Notre principal défi est en effet d'éduquer les clients, ajoute-t-il. Nous avons donc adapté notre message pour leur expliquer la valeur des diamants et des perles choisis à la main pour leur beauté naturelle, la valeur d'une fabrication locale, d'un design original, d'un savoir-faire unique et de la passion de la création qui est la nôtre.»

Ecksand a aussi créé un blogue sur son site Web pour éduquer les acheteurs. De plus, elle utilise les réseaux sociaux pour rester en contact avec ses clients. «En incluant le volet éducatif à notre plan d'affaires, notre chiffre d'affaires a augmenté de 35 % en l'espace de trois mois», précise M. Gehant-Vidoni, qui ne veut pas dévoiler les revenus de la PME.

Ecksand distribue ses bijoux dans une vingtaine de points de vente en Amérique du Nord. Pas des grands magasins «qui vendent tous les bijoux de la même façon», mais des détaillants d'articles de luxe et des boutiques indépendantes. «Nous formons les vendeurs de nos distributeurs, qui doivent avoir les mêmes normes éthiques que nous», précise Mme Bianchini.

D'ici six à huit mois, Ecksand devrait compter une cinquantaine de points de vente de plus, toujours en Amérique du Nord. Et sur un horizon encore indéfini, elle veut exploiter ses propres «petites boutiques personnalisées» dans les principales villes du Canada et des États-Unis.

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