Des bouteilles recyclées pour isoler les maisons

Publié le 10/12/2011 à 00:00

Des bouteilles recyclées pour isoler les maisons

Publié le 10/12/2011 à 00:00

L'histoire de Demilec, c'est celle d'un pépin transformé en innovation fructueuse.

En 2005, Demilec Canada faisait face à un problème majeur. L'application du Protocole de Montréal, qui bannit les substances appauvrissant la couche d'ozone, signifiait que l'entreprise de Boisbriand devait revoir la fabrication de sa mousse de polyuréthane.

Traditionnellement, cet isolant pour les bâtiments appliqué à l'aide d'un pistolet à pression contenait des produits à base de pétrole et des agents gazeux nuisibles pour la couche d'ozone. «Nous n'avions pas le choix, nous devions innover. C'était une question de survie», lance Jacques Larivière, président de Demilec.

L'entreprise a investi huit millions de dollars pour créer deux usines chargées de mettre au point des produits conformes à la nouvelle réglementation. La R-D s'est étalée sur une période de cinq ans, mais les nouveaux produits étaient prêts à temps pour l'entrée en vigueur du Protocole, en 2010.

Pour remplacer ses agents polluants, l'entreprise a créé deux produits. Le premier est une mousse de polyuréthane giclée faite à partir d'huile de soya, de bouteilles de plastique, d'eau et d'un agent de gonflement sans incidence sur la couche d'ozone. Le second est composé d'huile de ricin et de produits recyclés. «Dans les deux cas, ces produits n'ont aucun impact sur la couche d'ozone», souligne Jacques Larivière.

Pour faire connaître les bénéfices de ses deux produits écologiques, Demilec a mis en place une vaste offensive marketing dans une quinzaine de pays, ciblant en particulier les architectes. «Il fallait les éduquer sur l'efficacité de nos mousses», dit Jacques Larivière. Les efforts de Demilec ont porté leurs fruits. En plus de sa réussite commerciale, l'entreprise a remporté un Phénix de l'environnement en 2010.

Recyclage de la chaleur et des résidus

Demilec a aussi transformé ses usines pour diminuer leur impact sur l'environnement. Ainsi, l'usine de Boisbriand utilise un système de refroidissement géothermique (une économie de 260 000 $) et recycle la chaleur dégagée par ses réacteurs pour chauffer ses 80 000 pieds carrés (une économie de 90 000 $).

«Nous réutilisons aussi les résidus de la fabrication de certaines substances pour en produire d'autres», souligne Jacques Larivière. Cette seule mesure a permis à la PME d'économiser plus de 200 000 $ par année en frais de destruction des déchets.

DEMILEC EN BREF

Année de fondation : 1983

Siège social : Boisbriand

Activité : Fabrication et distribution de mousses isolantes

Nombre d'employés : 150

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