Bernard Landry : «Le Québec doit faire plus d'argent avec le gaz de schiste»

Publié le 01/10/2010 à 09:00, mis à jour le 01/10/2010 à 10:36

Bernard Landry : «Le Québec doit faire plus d'argent avec le gaz de schiste»

Publié le 01/10/2010 à 09:00, mis à jour le 01/10/2010 à 10:36

L'ex-premier ministre du Québec Bernard Landry. Photo : Gilles Delisle

À l'heure où le débat sur les gaz de schiste fait rage au Québec, l'ancien premier ministre, Bernard Landry, juge qu'une société publique devrait acquérir des parts de producteurs gaziers.

Les Affaires a rencontré Bernard Landry qui est aujourd'hui professeur au Département de stratégie, responsablilité sociale et environnementale à l'Univeristé du Québec à Montréal.

DOSSIER : Le gaz de schiste au Québec

Est-ce que le gouvernement prend les mesures suffisantes pour que les Québécois profitent des retombées de l'exploitation gazière ?

La ministre Nathalie Normandeau parle de redevances de 250 millions de dollars. Un instant ! Il faut faire plus d'argent avec la production gazière. Une de nos sociétés publiques devrait prendre des participations dans certaines entreprises concernées. Ce pourrait être Hydro-Québec, Société générale de financement ou une autre agence mise sur pied pour engranger des dividendes issues de l'exploitation gazière. Ensuite, il faudrait exiger des redevances convenables, comparables à celles qui ont cours dans les provinces et les États producteurs. Le Québec doit s'inspirer des pratiques les plus exemplaires à cet égard, et aller à la limite de ce qu'il peut ponctionner.

Pourquoi ne pas avoir augmenté les redevances quand vous étiez au pouvoir ?

À l'époque, l'exploitation du gaz de schiste en était encore à ses balbutiements. Les ingénieurs qui nous conseillaient croyaient peu à la possibilité d'extraire ce gaz de façon rentable. Alors, rien ne nous laissait penser qu'il fallait intervenir pour réglementer cette industrie.

Qu'est-ce que le gaz de schiste peut apporter au Québec ?

Avec cette ressource, on peut déclencher deux révolutions : écologique et économique. Au Québec, dans le secteur industriel, on est des brûleurs de mazout. Cette ressource pourrait être remplacée par du gaz québécois. On pourrait aussi remplacer le gaz de l'Ouest qu'on utilise en ce moment, avec toutes les pertes de transport que cela occasionne dans les gazoducs. Et même remplacer une partie de notre diesel en convertissant des véhicules lourds au gaz. Tout cela aurait des répercussions considérables sur notre balance commerciale.

Que pensez-vous de la controverse qui fait rage en ce moment ?

Le gouvernement du Québec aurait dû observer ce qui se passe aux États-Unis et préparer une stratégie en conséquence. Le Québec a besoin d'un plan solide d'exploitation du gaz de schiste sans risques déraisonnables pour l'environnement et pour la quiétude des gens dans les secteurs concernés. Si le gouvernement avait fait les choses de cette façon, les entreprises ne se feraient pas insulter aujourd'hui.

 

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