À la recherche de l'âme soeur en affaires

Publié le 16/03/2013 à 00:00

À la recherche de l'âme soeur en affaires

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Recherche associé avec carnet d'adresses volumineux et ressources financières importantes pour lancer une entreprise prometteuse. Doit être prêt à travailler 7 jours sur 7. Le candidat idéal doit être créatif, doté d'habiletés de communication et de négociation. Valeurs à la bonne place.

On entend souvent dire qu'il y a peu de différences entre chercher un associé et chercher un partenaire amoureux. En plus du fait qu'on se côtoie beaucoup, «il faut apprendre le métier d'entrepreneur ensemble, vivre les échecs, les changements, les problèmes d'argent, les visions divergentes et prendre des décisions importantes à deux», note le SAJE (le service d'aide aux jeunes entrepreneurs) sur son blogue metier-entrepreneur.org.

En amour comme en affaires, il est impossible d'éviter les mauvaises surprises, puisqu'on ne cesse de se découvrir. Et que les choses changent. «On peut se protéger de plusieurs choses, mais il n'y a pas de recette infaillible», prévient Franck Barès, professeur visiteur (rang agrégé) à HEC Montréal et membre de la Chaire d'entrepreneuriat Rogers - J.-A.-Bombardier.

Or, plusieurs «divorces» auraient pu être évités si les bonnes questions avaient été posées avant le «mariage», croit Martin Joyal, président-fondateur de Rapid Snack, fabricant de barres tendres et de carrés à la guimauve.

L'entrepreneur de 42 ans peut témoigner de l'importance de s'entourer des bonnes personnes : il a déjà été forcé de racheter les parts de deux associés «choisis trop rapidement». «Ils n'avaient pas la même passion que moi. Ils faisaient leur travail, mais n'étaient pas assez engagés. Je n'avais pas suffisamment pris en compte leurs valeurs, leur vision.»

Instable en amour, instable en affaires

Devenu porte-parole du SAJE, Martin Joyal conseille aux jeunes entrepreneurs de choisir des associés complémentaires, ce qui suppose une excellente connaissance de ses forces et faiblesses, et de celles de son entreprise.

«Il faut que cette personne t'apporte une plus-value, et il faut se fréquenter avant de devenir associés. Dans mon entreprise, il faut travailler un an avant de pouvoir acheter des actions», dit celui qui déconseille de se tourner vers ses amis ou les membres de sa famille.

«Le dream team existe ! dit M. Barès. Et on peut le créer dès la première tentative. Mais il n'est pas le même d'une entreprise à l'autre. L'important, c'est que ses membres partagent la même vision et les mêmes ambitions.»

Pour bien comprendre et connaître son futur «époux», M. Joyal suggère d'observer les candidats au travail : la personne essaie-t-elle sans arrêt d'obtenir une augmentation de salaire ? Fait-elle simplement ses heures ? S'efforce-t-elle de faire progresser l'entreprise ?

Vaut-il mieux choisir l'ami avec qui il est agréable d'aller prendre une bière le vendredi soir ou une personne très compétente plus ou moins sympathique ? «Préférer son ami est une erreur, répond M. Barès. Mais choisir une personne compétente avec qui vous ne vous entendez pas, c'est pire !»

«Si vous pensez que la personne est incapable d'être en couple pendant 10 ans, ce ne sera pas un bon associé, affirme M. Joyal. C'est une personne qui n'est pas capable de gérer ses émotions. Les instables en amour sont instables en affaires.»

Cinq erreurs à éviter

1 Recruter son associé uniquement pour ses compétences, son carnet d'adresses ou son apport en financement. N'oubliez pas l'aspect humain, ce qui inclut les valeurs, puisque c'est avec cette personne que vous devrez composer.

2 Choisir son associé uniquement par amitié ou lien familial. Créer une entreprise avec son meilleur ami ou son conjoint est attrayant, mais non sans risques.

3 Ne pas désigner de décideur final. Méfiez-vous des formules de cogérance à parts égales ou de coprésidence. Il faut nécessairement qu'une personne puisse trancher lors des débats.

4 Ne pas oser dire les choses franchement. La peur d'exprimer ses envies et ses attentes peut mener l'entreprise à sa perte. Vous souhaitez exercer la direction ? Dites-le. Et n'évitez pas des questions concrètes comme celle de la rémunération des associés.

5 Éviter les questions épineuses ayant trait à la fin de l'association. Partage des parts, des procédures à mettre en oeuvre en cas de conflit... Discutez franchement de tous ces sujets et consignez vos décisions.

Source : www.dynamique-mag.com

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?