" Nous vendions plus de biens à la Chine en 2002 "

Publié le 01/11/2008 à 00:00

" Nous vendions plus de biens à la Chine en 2002 "

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Par François Normand

L'étude que vous avez réalisée montre que les exportateurs canadiens et québécois n'arrivent pas à profiter suffisamment du boom économique en Chine. Qu'avez-vous constaté précisément ?

La Chine importe de plus en plus de produits, des ressources naturelles aux équipements en passant par les composants pour fabriquer des biens finis. Et ce sont surtout des sociétés étrangères implantées en Chine qui sont responsables de ce phénomène. Or, au lieu de croître, les exportations du Canada et du Québec vers ce pays stagnent depuis 2002. En fait, nous vendions plus de biens à la Chine en 2002 qu'en 2007 !

Comment expliquez-vous cette situation ?

Je pense que le marché chinois s'ouvre de plus en plus, mais qu'il a y encore des barrières au commerce. Cela dit, la Suède, la Finlande et la Belgique, des économies de taille comparable au Québec, ont vu leurs exportations bondir de manière importante au cours de la même période. Eux réussissent, nous pas. Je crois que l'une des explications tient au fait que les entreprises canadiennes se sont servi de la Chine pour demeurer compétitives en Amérique du Nord, en y délocalisant des activités de production. Nos entrepreneurs ne voient pas assez la Chine comme un marché de consommateurs. Or, dans un contexte où il faut diversifier nos marchés, la Chine est plus que jamais une option de choix aux États-Unis, où nos exportations sont en déclin depuis des années. Et la récession ne va pas améliorer les choses !

N'est-il pas risqué de dire aux entreprises d'ici de changer leur stratégie et de miser davantage sur la Chine, alors que ce pays est aussi touché par la crise financière et économique ?

Est-ce que nous avons le choix ? Nos entrepreneurs ont-ils le choix de tourner le dos au plus grand marché du monde en devenir ? Actuellement, la Chine compte 80 millions de personnes qui ont le même pouvoir d'achat que les habitants des pays industrialisés. C'est clair que la Chine va subir la crise comme tout le monde. Mais ce qu'elle va faire, c'est qu'elle va développer son plus grand potentiel, c'est-à-dire son marché intérieur. Les États-Unis se sont essentiellement développés grâce à leur marché interne. La Chine fera la même chose.

francois.normand@transcontinental.ca

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