Un étau autour de Google

Publié le 17/10/2011 à 11:43, mis à jour le 17/10/2011 à 14:53

Un étau autour de Google

Publié le 17/10/2011 à 11:43, mis à jour le 17/10/2011 à 14:53

BLOGUE. Le succès de la plateforme Android de Google est difficile à nier. Elle est la seule plateforme à rivaliser, voire dépasser, l'iOS d'Apple dans le monde des appareils mobiles. Mais pour combien de temps?

On s'en fait peut-être pour rien, mais il y a quelques nuages noirs au-dessus d'Android. Le plus important touche les brevets. Google et son principal partenaire, Samsung, ont perdu quelques manches légales importantes face à Apple, qui les poursuit parce que leurs appareils ressemblent beaucoup trop au sien, point de vue look, interface et ergonomie. Au point où même les avocats de Samsung, devant une juge californienne, n'arrivaient à distinguer leur produit de celui d'Apple.

Apple a déjà réussi à obtenir des injonctions contre la vente de produits Samsung avec Android dans certains pays, notamment en Australie et en Europe, en attendant des jugements plus permanents qui pourraient évidemment être très dommageables s'ils allaient dans le même sens.

Android est aussi sous la loupe de Microsoft, toujours pour des histoires de brevets, mais cette fois plus technologiques qu'esthétiques. Le dossier de Microsoft semble bien préparé, puisqu'elle a déjà convaincu les deux plus gros fabricants d'appareils équipés d'Android, Samsung et HTC, de lui verser une redevance.

C'est donc dire que Microsoft fait plus d'argent que Google, du moins directement, sur chaque appareil équipé d'Android, puisque Google donne son système gratuitement. Mon collègue François Pouliot en parlait.

Troisième problème: la sécurité. Quelques études publiées au cours des derniers mois ont exposé la croissance exponentielle des risques de sécurité liés à la plateforme Android. Certes, ces études (notamment celle-ci) sont souvent produites par des firmes concevant des logiciels antivirus et ayant par conséquent un peu intérêt à effrayer les masses par leur ton, mais les faits demeurent.

À cause de son environnement hyper contrôlé, Apple est pour l'instant à l'abri de ce genre d'attaques. C'est aussi un peu moins dangereux sur BlackBerry, où le marché des applications (App World) est lui aussi surveillé. La plateforme Windows Phone est quant à elle encore trop petite pour être tentante pour les pirates.

La quatrième menace à mon avis est celle de la fragmentation.

Le nombre d'applications disponibles pour une plateforme mobile, et la qualité de celles-ci, est clairement un facteur déterminant dans le succès de celle-ci. Or, on entend fréquemment des développeurs se plaindre de certains inconvénients d'Android et d'un en particulier: le nombre élevé d'appareils différents dont il faut tenir compte.

Le problème n'apparaît pas insurmontable, loin de là. Microsoft a connu gloire et fortune avec Windows, qui utilisait la même approche que Google avec Android (la portion « gratuit » en moins). N'empêche qu'il est beaucoup plus facile pour un programmeur de produire une application qui fonctionnera sur toutes les plateformes d'Apple (2 iPad, 2 ou 3 iPhone, 2 ou 3 iPod Touch), que sur les dizaines d'appareils aux capacités techniques fort différentes (téléphones et tablettes) qui utilisent Android.

Qui plus est, confrontés à ce problème, les développeurs Android risquent d'avoir tendance à choisir le plus petit dénominateur commun, ce qui n'avantage pas les comparaisons des appareils les plus puissants avec leurs rivaux d'Apple.

Finalement, il y a Microsoft. Si la première version de Windows Phone manquait nettement de fini et avait été malmenée par les critiques, la plus récente (baptisée Mango) a jusqu'ici obtenu des éloges et semble avoir bâti sur les forces de la première version, parce qu'il y en avait quand même.

C'est donc un nouveau concurrent, et un concurrent qui se trouvera bientôt dans tous les appareils intelligents de Nokia.

Lire aussi: Et si Android n'était plus gratuit?

P.S.: Je m'en voudrais en terminant de ne pas vous montrer cette jolie vidéo d'une enfant utilisant un iPad et un magazine papier. Je ne suis pas du tout du genre à prôner les scénarios catastrophes pour les médias imprimés, au contraire, et il ne faudrait pas céder à la tentation de trop extrapoler à propos de cette vidéo. N'empêche que de voir ce bébé tenter de faire glisser les images sur son magazine comme elle est habituée de le faire sur un iPad... ça fait sentir vieux.

Lire mes billets précédents

À la une

Les prix élevés du chocolat font partie d’une tendance plus large

Il y a 29 minutes | La Presse Canadienne

En février dernier, les prix du cacao étaient près de 65% plus élevés qu’il y a un an.

Résultats des entreprises américaines au 1T: toujours pas d'accroc?

EXPERT INVITÉ. On a remarqué nettement plus de surprises positives que négatives.

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.