[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. C'était l'une des grandes questions annuelles de mon existence, sur laquelle j'ai finalement pu jeter un peu d'éclairage cette semaine : oui, il se vend beaucoup de téléviseurs dans la semaine du Super Bowl.
Chaque année, en voyant apparaître les publicités des chaînes d'électronique axées sur le Super Bowl et les écrans géants, je me demande si, vraiment, il y a des gens qui « trippent » à ce point sur cet événement pour en faire une raison d'acheter un nouveau téléviseur à 1000$, 2000$ ou 3000$. Il semble bien que oui.
« La période du Super Bowl est la troisième période en importance pour les achats de téléviseurs, après la période des Fêtes et la rentrée de septembre », confirme Thierry Lopez, directeur du marketing de Future Shop. « On voit beaucoup de monde en magasins qui s'intéressent à des téléviseurs. »
Le blogue du groupe d'analystes NPD s'est lui aussi intéressé à cette question aujourd'hui. Selon eux, « le moment auquel survient cette fête nationale non officielle, juste après le temps des Fêtes, est avantageux pour les détaillants et les manufacturiers qui tentent de revigorer leurs ventes du premier trimestre ».
Les prix pour ces produits sont en chute libre. Selon M. Lopez, les prix des téléviseurs de 60 pouces et plus ont chuté de 25% entre Noël 2010 et Noël 2011. Il y a trois ou quatre ans, j'ai personnellement payé un bon téléviseur 37 pouces 1000$ et c'était toute une aubaine. Hier, en feuilletant la circulaire d'une chaîne d'électronique, j'en ai vu un de 55 pouces, avec une meilleure résolution (1080p vs 720p) et un bien meilleur taux de rafraîchissement (120 Hz vs 60 Hz) au même prix. Et il était de marque Sony, pas exactement la moins dispendieuse du lot.
Ces chutes de prix incitent les consommateurs à viser toujours plus gros, note M. Lopez.
« Quand la mode des téléviseurs plats a commencé, la norme était d'environ 40 ou 42 pouces. Durant les Fêtes, nos ventes d'appareils de 60 pouces et plus ont été multipliées par trois. Cette année, on commence même à vendre des appareils de 70 ou 80 pouces. »
Plus peut-être que tout autre produit électronique, le marché des téléviseurs est ultra-concurrentiel. Les marges sont petites. Mais les ventes continuent d'être bonnes, jure M. Lopez.
« Le marché est toujours intéressant. On a passé la première grande vague durant laquelle tout le monde changeait son téléviseur à tube pour un écran plat. Maintenant, la progression vient plus des télés secondaires, pour la chambre à coucher, la cuisine ou le chalet. Les ventes d'appareils d'environ 32 pouces ont augmenté de 40% ou 45% cette année à cause de cela. C'est grâce à cela que le marché va encore bien. »
La 3D? Elle n'est pas encore disparue, juge-t-il.
« De plus en plus, nous sommes habitués de voir les nouvelles technologies être adoptées très rapidement. Ce fut le cas par exemple avec le DVD. Présentement, on le voit avec les tablettes. La 3D, en effet, ça prend plus de temps, mais c'est là. Les ventes ont doublé cette année. Il y a un problème de contenu et il y a aussi le fait que beaucoup de gens viennent de remplacer leur téléviseur. Et tant que la technologie n'est pas fixée (lunettes actives, lunettes passives, sans lunettes, etc.), ça crée un frein pour le consommateur. Néanmoins, on voit que quand ils achètent, ils sont souvent prêts à mettre un peu plus pour avoir l'option 3D. »
Et Apple? Une rumeur persistante veut que le marché des téléviseurs soit le prochain champ de bataille du géant, d'ici un an ou deux.
« Les produits Apple sont très populaires, constate sans surprise M. Lopez. S'ils s'y lancent, c'est certain que nos clients vont être intéressés. Reste à voir ce que ce sera. »
