BLOGUE. Mes excuses à ceux qui y ont perdu, mais je ne déteste pas voir Netflix se faire tabasser en bourse comme c'est le cas actuellement.
Je n'avais jamais été attiré par le service de Netflix avant tout récemment. La promesse de pouvoir écouter autant de films et de séries télé que je le souhaitais pour à peine 8$ par mois me semblait trop belle pour être vrai et j'ai appris avec le temps à me méfier de ce type d'offres. Spontanément, sans vérifier, je me disais que le choix serait forcément limité et surtout de mauvaise qualité.
Il y a quelques semaines, j'ai finalement été séduit par une publicité qui annonçait un mois d'abonnement gratuit. Après tout, il fallait bien que je finisse par vérifier par moi-même de quoi il en retournait. Le choix ne manquait pas, je crois posséder à la maison au moins cinq appareils compatibles avec Netflix, ce qui est quand même une force du service, avouons-le.
Je n'ai malheureusement pas été étonné. Le choix de films et de séries est effectivement limité et de piètre qualité. Pour un film relativement récent et d'intérêt, on trouve des centaines de navets et de films de série B. S'il y en a parmi vous qui se souviennent encore de quoi a l'air un club vidéo, Netflix est un peu comme toute la section du milieu, avec tous les vieux films auxquels bien peu de gens s'attardent.
Qui plus est, la qualité de l'image est elle aussi très ordinaire.
Constater ces lacunes n'a donc fait qu'augmenter une certaine incompréhension que j'avais face au succès populaire de l'entreprise, décrite comme le grand péril par Bell, Quebecor et Astral auprès du CRTC récemment.
Depuis le début août, l'action de Netflix a perdu près de 75% de sa valeur. La principale raison: une réaction négative très forte de la base d'abonnés de l'entreprise à un changement de structure de son offre et de ses prix.
Voilà qui résume bien l'autre ennui que j'ai avec Netflix en tant que véhicule d'investissement pour l'instant. Sa base de clientèle n'inspire pas confiance. Elle est visiblement très (très!) sensible au prix et un peu opiniâtre. Je marche sur des oeufs ici pour éviter les généralités. Il n'y a assurément pas qu'un seul consommateur type dans une base de près de 24 millions de clients.
Mais je n'ai aucune peine à m'imaginer qu'une bonne portion d'entre eux se sont abonnés à Netflix principalement en guise de protestation contre les télédistributeurs classiques, pas nécessairement par pur intérêt. Après tout, d'intérêt il y a peu pour le contenu offert par Netflix.
L'histoire de la hausse de prix et du changement de structure n'a peut-être donc servi que d'excuse à ces abonnés très peu fidèles pour prendre la peine de se désabonner d'un service qui leur coûtait peu cher, mais qu'ils n'utilisaient pas vraiment.
Pour se sortir du pétrin, Netflix doit à mon avis absolument augmenter la qualité de son offre en s'entendant avec des studios de cinéma majeurs. Malheureusement, je doute fort qu'elle puisse conserver sa formule actuelle avec les films et les séries télé illimitées pour 8$ par mois. Les gens seront-ils encore aussi intéressés s'ils doivent débourser 20$, 25$ ou même 40$ par mois, en plus d'un forfait Internet haut de gamme?
