Une pédagogie novatrice

Publié le 17/09/2011 à 00:00

Une pédagogie novatrice

Publié le 17/09/2011 à 00:00

Trois ans après son lancement, près de 120 élèves se sont déjà frottés aux nouvelles méthodes d'enseignement de l'EMBA McGill-HEC Montréal. Et une quatrième cohorte de 40 gestionnaires est déjà formée.

Rien ne laissait présager un tel succès lorsque les deux établissements montréalais ont annoncé la création de ce diplôme conjoint en 2008. "Les deux écoles menaient des réflexions chacune de leur côté sur la création d'un programme de MBA pour cadres : les deux doyens ont décidé de se rencontrer pour mettre en place un projet très novateur", se souvient Alain Pinsonneault, codirecteur du programme à l'Université McGill.

La gestion terrain

Le principe ? Enseigner la gestion comme on la vit sur le terrain, proposer le programme dans un bilinguisme total et utiliser des techniques d'introspection poussées, comprenant une retraite de sept jours. "Nous ne voulions pas d'un enseignement unidirectionnel ni de méthodes de cas à la Harvard", explique M. Pinsonneault.

Le choix s'est donc porté sur un programme de 11 mois, qui réunit les gestionnaires une fin de semaine par mois et deux semaines et demie en résidence, durant lesquelles ils doivent mettre leur ego de côté et travailler en équipe sur leurs problématiques. "Trois journées d'échange managérial permettent aux participants d'apprendre rien qu'en regardant les autres agir dans leur environnement", explique Michel Fillion, le coresponsable du programme chez HEC Montréal.

La parole aux étudiants

Les professeurs, qui proviennent à parts égales de McGill et d'HEC Montréal, ont joué les guides afin de favoriser les interactions entre les étudiants. "On a instauré une règle selon laquelle les professeurs ne peuvent parler que 50 % du temps en cours pour laisser la parole aux étudiants", dit M. Fillion.

Selon Caroline Daniel, avocate et présidente de l'association des diplômés de la première cohorte, "les révélations managériales sont un temps de réflexion et d'écriture que l'on devait prendre chaque matin pour noter ce que l'on avait vécu la veille dans son journal de bord".

Sans parler de la force du réseau constitué par cette quarantaine de gestionnaires provenant d'horizons différents. "Quand j'ai un doute, je peux désormais prendre mon téléphone et consulter les gens de mon réseau, car chacun a son domaine d'expertise", résume Danny MacDonald, finissant de la seconde cohorte et directeur général du groupe Age 3.

Les deux universités réfléchissent déjà aux nouvelles améliorations qu'ils pourraient apporter à leur programme pour continuer à innover.

11 Nombre de mois de cours de l'EMBA McGill-HEC Montréal, qui regroupe 40 étudiants par cohorte, dont 40 % de femmes.

DÉGAGER DU TEMPS PERSONNEL

Danny MacDonald devait fournir 20 heures de travail personnel pour l'EMBA : "Comme directeur de mon entreprise, j'ai pris mes vendredis, mais d'autres ont demandé à leurs employeurs d'entrer au bureau à 8 h et de ne pas être dérangés jusqu'à 10 h 30 ."

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