Une culture du secret dans l'industrie

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Une culture du secret dans l'industrie

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Universitaires, experts, fonctionnaires, tous cherchent des données sur Provigo et déplorent l'absence d'informations sur l'épicier, fréquemment qualifié par plusieurs de plus opaque du Québec.

En raison de ce manque de transparence, il est ardu de confirmer ou d'infirmer les informations fournies par la direction. Difficile de faire un portrait précis de la chaîne quand les ventes et les profits sont confidentiels, quand l'entreprise refuse de divulguer ses effectifs, en plus de rester floue quand on lui demande le nombre d'établissements qui ont été franchisés au cours des dernières années.

Bref, mis à part les dirigeants de la chaîne, bien rares sont ceux qui peuvent analyser l'évolution des ventes, de la profitabilité et des investissements au fil des ans. Et en tirer quelque conclusion que ce soit. Il faut cependant préciser que la direction de Metro n'est pas plus ouverte, elle qui refuse de ventiler ses résultats par enseigne (Metro et Super C) et même par province. On peut en dire autant de Sobeys, qui ne divulgue pas les ventes d'IGA.

Lorsqu'on demande à Pierre Dandoy, vice-président responsable de l'exploitation des magasins Provigo et Loblaw du Québec, de nous dresser le portrait de la situation actuelle, il évite habilement de parler de résultats, de finances et même de l'état des commerces. «Quand j'entre dans les magasins, je vois des gens mobilisés. Tous les ans, on évalue deux fois le niveau d'engagement de nos collègues et directeurs de magasins. Le niveau des directeurs est maintenant de 91 % [...] C'est une augmentation de 5 points en 6 mois. Je vois des gens qui ont envie que ça fonctionne.»

L'opacité est telle qu'on reste flou sur le nombre de magasins Provigo. La porte-parole, Josée Bédard, répète qu'il y en a «plus de 80», tandis que le site Internet du détaillant indique qu'il y en a 110. Pierre Dandoy parle vaguement «de 80 à 100» points de vente. Quand on insiste un peu, il précise qu'il y en a 80, chiffre qui correspond au nombre d'adresses inscrites sur la page Web, a-t-on calculé. Au moment de l'achat de Provigo par Loblaw, on en comptait deux fois plus, soit 162, selon le rapport annuel de 1998 (un autre chiffre que Provigo n'avait pas voulu nous fournir).

Le service des communications de Provigo refuse aussi de dire combien de personnes ont quitté le siège social au cours des dernières années. En 2001, l'entreprise avait déménagé 1 200 personnes (sur 1 400) dans ses nouveaux locaux de 40 millions de dollars (M$) sur l'avenue Sainte-Croix, dans l'arrondissement Saint-Laurent. L'épicier soutient qu'il en reste aujourd'hui autour de 600. À l'interne, des sources nous disent qu'il en reste moins de 450.

PROVIGO, AVANT SON ACQUISITION PAR LOBLAW POUR 1,8 G$ EN 1998 *

162 provigo 83 corporatifs + 79 franchisés ou affiliés

104 Loeb 12 au Québec et 92 en Ontario

70 maxi 69 au Québec et 1 en Ontario

12 & cie 9 au Québec et 3 en Ontario

21 centres de distribution

23 500 +14 000 employés dans ses réseaux de marchands affiliés et franchisés

Ventes : 5,87 G$ **

Bénéfice d'exploitation : 147,3 M$ **

* Source : rapport annuel de Provigo, 1998. Pour l'exercice terminé le 31 janvier 1998.

** En excluant les opérations de C Corp.

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