Une carte de visite devenue indispensable

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Une carte de visite devenue indispensable

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Ils font partie intégrante des stratégies de recrutement des entreprises pour assurer la relève et donnent un coup de pouce quand il y a pénurie de main-d'oeuvre. Les stages sont désormais «la voie royale» de recrutement pour les entreprises.

«Celles qui n'ont jamais pris de stagiaires ne trouvent personne quand elles ont besoin de recruter, car les étudiants ne les connaissent pas», affirme même Pierre Rivet, directeur du service de l'enseignement coopératif de l'École de technologie supérieure (ÉTS).

Le Mouvement Desjardins l'a bien compris. En 2011, l'institution financière a entrepris de renforcer son programme de stages.

Le principal objectif : «préparer une relève de talent», selon Louise Grégoire, directrice principale en stratégies, recrutement et dotation, qui prévoit 2 000 départs à la retraite d'ici 2015.

Attirer les candidats

L'année dernière, 229 étudiants ont fait un stage chez Desjardins, qui a élargi son offre au niveau collégial. Le Mouvement offre même des stages de jeunes dirigeants à ses employés qui souhaitent découvrir comment fonctionne un conseil d'administration.

Dans une nouvelle stratégie de recrutement massif, Bombardier a mené trois séances éclair de rencontres avec les étudiants de Polytechnique l'an dernier. Objectif : recruter des centaines d'étudiants en génie qui viendront prêter main-forte à diverses équipes du géant de l'industrie aéronautique.

Au lieu des 75 postes de stagiaire en génie habituellement proposés pendant la période estivale, l'entreprise aéronautique en a ouvert 160 l'été dernier ! L'objectif est toujours le même : qu'ils reviennent dans l'entreprise une fois leur diplôme en poche.

«Le stage est la solution idéale tant pour l'employé que pour l'employeur afin de répondre au manque de main-d'oeuvre qui se généralise», souligne Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec.

Le stagiaire y trouve des contacts, de l'expérience et des apprentissages. Pour l'employeur, il s'agit dans 50 % des cas, selon M. Dorval, d'une façon de recruter. Pour bon nombre d'entreprises, le stage devient même de plus en plus une stratégie de recrutement inscrite dans leur plan d'affaires.

Aide ponctuelle

L'embauche de stagiaires permet aussi parfois de répondre à des besoins ponctuels de main-d'oeuvre. «Les stagiaires nous aident quand nous avons des surcharges de travail lors de projets spéciaux comme la publication du répertoire des arts, un guide sur l'éducation, etc.», témoigne Julie Berardino, directrice de bureau à La Scena Musicale, qui accueille des stagiaires notamment en administration et en marketing.

Pas de main-d'oeuvre à bon marché

De là à remplacer des recrues ? «Les stagiaires ne sont pas du cheap labour», assure M. Dorval. Rémunérés, et parfois selon des échelles intéressantes, les stagiaires des cycles supérieurs apportent une vraie valeur ajoutée à l'entreprise. Ils collaborent même parfois à des projets d'envergure auxquels ils peuvent apporter une expertise pointue.

«Dans 50 % des cas, la valeur ajoutée est supérieure au coût de l'investissement en temps», observe le président du Conseil du patronat.

Pour les métiers qui relèvent d'un ordre professionnel, les limites des tâches confiées au stagiaire sont aussi dictées par les règlements de l'ordre. Par exemple, un stagiaire en génie pourra développer un projet, mais c'est un ingénieur en titre qui devra le finaliser et le porter pour qu'il soit valide.

88 % Proportion de chefs d'entreprise québécoise qui étaient disposés à accueillir des stagiaires, selon un sondage réalisé par le Conseil du patronat, en 2010.

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