Un leadership dans la tête, mais aussi dans le coeur

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Un leadership dans la tête, mais aussi dans le coeur

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Les plus récentes découvertes scientifiques sur le leadership, à lire jusqu'au 22 novembre.

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Qu'est-ce qui détermine l'efficacité d'un leader ? Les réponses sont nombreuses, mais une chose est certaine : s'il cherche à comprendre les valeurs et les opinions des gens qu'il dirige, ses chances de succès sont meilleures.

Un tyran n'est pas un leader. Il peut dominer, mais on ne le suivra pas à moins d'y être forcé. Il fut un temps où cette conception de la direction pouvait fonctionner. Plus aujourd'hui. On reconnaît maintenant que les troupes doivent être motivées pour être productives. La seule autorité ne suffit plus, mieux vaut convaincre qu'imposer. Encore faut-il savoir reconnaître les humeurs et sentiments des gens qu'on entend diriger.

Les qualités d'un vrai leader

" À mes yeux, un bon leader est une personne extravertie, émotionnellement stable, capable d'agréabilité et douée en matière de relations interpersonnelles ", dit Luc Brunet, psychologue du travail et directeur du programme Psychologie du travail et des organisations de l'Université de Montréal.

" Il lui faut être extraverti, poursuit-il, parce qu'il doit être en mesure d'entrer en relation avec son environnement. Ça ne sert à rien d'engager quelqu'un si personne ne veut travailler avec lui ! "

Quant à la notion de stabilité émotionnelle, " imaginez un dirigeant nerveux, anxieux, qui panique en situation d'urgence, dit le psychologue : il ne se trouvera pas beaucoup de gens pour le suivre ".

C'est bien beau être stable, mais si le calme masque une nature acariâtre ? " Il faut donc une personne qui fait preuve d'agréabilité, qui manifeste de l'empathie pour les autres. Comment pourrait-on être stimulé par un dirigeant désagréable ? "

Enfin, au sujet des relations interpersonnelles de qualité : " C'est ici qu'intervient la notion d'intelligence émotionnelle, dit Luc Brunet. Comprendre ses émotions et celles des autres. Ceux qui possèdent cette aptitude montrent en même leur potentiel de leader. Mais ce n'est pas une habileté qu'on peut acquérir par magie, en deux ou trois jours de formation ! "

Le terme " intelligence émotionnelle " a l'avantage d'être facile à saisir. Il s'agit de comprendre tout en tenant compte des émotions. " La faculté de saisir et d'exprimer les émotions, tout en les intégrant pour se comprendre soi-même ainsi que les autres ", comme l'ont définie les premiers à explorer cette avenue, les psychologues américains Jack Mayer et Peter Salovey, dès 1990.

Des aptitudes qui se travaillent

Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers, disait le grand philosophe grec Socrate. Si c'est le début de la sagesse, c'est aussi, apparemment, le passage obligé vers le leadership. " Le leadership, c'est une relation et c'est une forme d'influence, dit Estelle Morin, professeure titulaire à HEC Montréal et directrice du Centre de recherche et d'intervention pour le travail, l'efficacité organisationnelle et la santé (CRITEOS). Mais on ne peut pas y parvenir si on n'est pas en mesure de se gérer soi-même.

" Pierre Péladeau ne connaissait pas tous les gens qu'il a influencés, comme c'est le cas pour les grands dirigeants ", poursuit-elle en précisant qu'il importe d'avoir en tête les objectifs qu'on poursuit, " parce que le leadership s'exerce dans le cadre d'un projet ".

La marche peut sembler haute. " Je ne pense pas qu'il faille une nature hors du commun pour y arriver. Au départ, tout dépend de son intérêt à influencer les autres. Il faut bien sûr des capacités intellectuelles. Mais les habiletés, elles, peuvent se développer. "

Comment ? " Je crois beaucoup à l'expérience concrète, à l'apprentissage, dit-elle. Des gens décidés vont s'observer, vont solliciter du feedback, vont littéralement s'exercer à adopter des comportements, des attitudes. On peut y travailler. "

Plonger au fond de soi, entrer en relation avec les autres, adapter ses comportements pour augmenter son influence... On est loin d'une vision dure du leadership, aussi simpliste que d'alterner " la carotte et le bâton ".

Mais des attitudes comme inspirer, motiver, entraîner, susciter l'enthousiasme font aujourd'hui partie du paysage du management moderne.

rene.vezina@transcontinental.ca

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