L'incertitude économique incite les investisseurs à se réfugier dans les titres moins tributaires du contexte, mais ces abris pourraient vite perdre de la valeur.
" À chaque reprise, l'économie s'essouffle après son premier élan et les investisseurs recherchent la sécurité des secteurs plus stables. Dès que les indicateurs avancés s'amélioreront, le cours de ces titres pourrait fléchir, car les investisseurs préféreront de nouveau les entreprises qui tireront le plus profit de la croissance économique ", explique Martin Roberge, stratège chez Patrimoine Dundee.
Les titres de BCE, Telus, Metro, Enbridge, Saputo et Alimentation Couche-Tard ont tous atteint de nouveaux sommets annuels au cours de la semaine du 23 août. Ces six titres ont gagné de 7 à 28 % depuis le début de l'année, par rapport à un gain de 1,1 % pour le S&P/TSX. " Dans un contexte de crainte, les épargnants privilégient les titres qui versent des dividendes dans des secteurs moins dépendants de l'économie, car ils procurent un rendement régulier ", dit Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux.
Toutefois, l'appréciation supérieure de ces titres pourrait être de courte durée, car les investisseurs privilégient ces valeurs refuges en attendant que les perspectives de l'économie s'éclaircissent, dit Stéphane Gagnon, gestionnaire au Fonds des professionnels.
Cela dit, il ne faut pas redouter une dégringolade des titres refuges dès que le spectre d'une autre récession s'estompera. " Ces titres sont encore bon marché et leur dividende est nettement supérieur aux rendements des obligations ", dit Alain Chung, de Claret.
Les secteurs des télécommunications et des services aux collectivités méritent cependant plus d'attention. Les fournisseurs de téléphonie filaire pourraient perdre des clients à un rythme plus élevé. Greg MacDonald, de la Banque Nationale Financière, ne recommande plus BCE parce que son action a grimpé de 8 % depuis trois mois.
L'exploitant de pipelines Enbridge et le fournisseur d'électricité Emera sont eux aussi vulnérables, puisque l'évaluation de leur titre est élevée, dit Philip Bassil, de Beacon Valeurs mobilières.