Stéphan Crétier, le pdg qui séjourne à l'étranger pour valider sa stratégie

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 16/06/2011 à 13:29

Stéphan Crétier, le pdg qui séjourne à l'étranger pour valider sa stratégie

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 16/06/2011 à 13:29

Par François Normand

Pas facile de rencontrer Stéphan Crétier, le patron de Garda, car il passe la plupart de son temps à Dubaï. Il déménage toujours dans le marché où son entreprise de sécurité s'implante. C'est actuellement au Moyen-Orient, dans le secteur des services conseils en gestion du risque.

" C'est là qu'aura lieu notre future grande expansion ", dit l'entrepreneur, lors d'une entrevue accordée à son bureau de Montréal.

" C'est important de déménager pour bâtir localement une relation d'affaires avec les institutions financières et les clients ", explique le président et chef de la direction de Garda.

Les revenus de la société inscrite à la Bourse de Toronto (GW) devraient y atteindre de 200 à 225 millions de dollars (M$) d'ici 18 mois - ils s'établissent actuellement à 125 M $, en comprenant l'Afrique du Nord.

Ce qui justifie amplement qu'il habite " 60 % de son temps " à Dubaï. L'homme d'affaires avait déménagé aux États-Unis quand l'entreprise s'y est implantée, en 2005.

À cette époque, Garda a mis la main sur United Armored Services, le plus important transporteur de valeurs dans le Midwest américain, au coût de 13 millions de dollars américains (M$ US). L'entreprise avait un chiffre d'affaires de 40 M$ US et desservait des banques, des grandes entreprises de détail et des gouvernements.

Garda n'entre toutefois pas dans un marché à n'importe quel prix. Trois critères la guident : créer de la richesse; transposer son modèle d'entreprise; être un leader.

Quand Garda ne peut pas remplir ces critères, elle sort du marché, comme elle l'a fait en 2009 en vendant ses activités de surveillance et de sécurité physique aux États-Unis et au Mexique, chapeautées par Vance International.

" J'ai vendu, car nous ne pouvions pas nous hisser au deuxième ou au premier rang ", dit Stéphan Crétier. Les revenus nets tirés de la vente de Vance ont aussi permis à Garda de rembourser en partie sa dette. L'entreprise a toutefois conservé la partie internationale des activités de surveillance de Vance, ce qui comprend les multinationales, les organisations gouvernementales et les ambassades dans le monde entier.

Miser sur la qualité et le professionnalisme

En Amérique du Nord, Garda s'est démarquée dans l'industrie de la sécurité et du transport de valeurs en offrant un service d'entreprise à entreprise (B to B). " Nous ne sommes pas une firme de sécurité en affaires, mais des gens d'affaires en sécurité, la nuance est importante ", insiste le patron de Garda. L'entreprise, fondée en 1995, est ainsi devenue le numéro deux de l'industrie en Amérique du Nord en 15 ans.

M. Crétier donne notamment l'exemple du suivi de chargement pour expliquer les nouvelles façons de faire de Garda. " Notre industrie n'est pas très sexy. Elle fonctionne encore avec trois copies papier. Nous, on arrive chez le client avec un scanner, un peu comme FedEx. "

Selon Stéphan Crétier, la formation des employés - bilingues, cordiaux, capables de prodiguer les premiers soins - pèse aussi dans la balance face à la concurrence, sans parler du service à la clientèle accessible en tout temps.

Importer le modèle canado-européen

Ce n'est pas un hasard si Garda tire 93 % de ses revenus du transport de valeurs en Amérique du Nord. " Je ne peux pas apporter de valeur ajoutée en Europe ", précise Stéphan Crétier.

Le marché européen est un marché mature, avec des firmes comme G4S et Securitas. " Aux États-Unis, on implante d'ailleurs les modèles européen et canadien, qui sont les mêmes ", dit-il.

Les États-Unis sont le seul pays industrialisé où les banques comptent encore leur argent elles-mêmes. Au Canada, les institutions financières impartissent le décompte de liquidités à des firmes de sécurité. " À notre siège social à Montréal, il y a 500 millions de dollars dans la voûte ", dit Stéphan Crétier, en précisant qu'ils sont très bien gardés.

Aux États-Unis, le marché du décompte de liquidités représente des milliards de dollars, un marché sur lequel Garda compte prendre une bonne part. " La question n'est pas de savoir si les banques américaines adopteront le modèle canadien, mais quand elles le feront. "

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