C'est en septembre 2011 que Malika Hammoudi, 35 ans, a quitté Lille, dans le nord de la France, pour un poste de gestionnaire de projet chez AlphaMosaïk, une PME de Montréal qui déploie des solutions Microsoft dans les entreprises. Le premier contact avec son actuel employeur s'est fait dans le cadre de la Journée du Québec à Paris, au printemps 2011. Le matin, elle avait une entrevue pour un emploi à Québec auquel elle avait postulé. L'après-midi, elle s'est rendue à la foire de l'emploi, où elle a été séduite par le poste offert par AlphaMosaïk parce qu'il se situait à Montréal.

«Je suis venue au Québec parce qu'on y parle français, mais j'ai choisi Montréal pour son bilinguisme», explique cette Française qui a aussi travaillé en Angleterre.

Qu'est-ce qui lui a donné le goût de la Belle Province ?

«J'avais envie de voyager, de connaître d'autres mentalités, et des amis m'avaient vanté les mérites du Québec. En France, c'est difficile de progresser dans la hiérarchie. On m'a dit qu'ici, il suffit de faire ses preuves pour grimper les échelons plus facilement.»

Vrai ? «Ici, les patrons sont plus accessibles, c'est la politique de la porte ouverte, répond-elle. Il y a de l'écoute. N'importe qui peut faire des suggestions, et elles seront prises en compte. Il y a moins de formalisme.»

Le plus important défi auquel elle a fait face réside dans ce qu'elle appelle «la différence culturelle» au travail. «Mes patrons apprécient ma rigueur, ma capacité d'optimisation. Par contre, comme je suis directe, formelle et pragmatique, on me reproche de ne pas toujours prendre des gants blancs pour m'adresser à mon équipe.»

Pour elle, ce séjour québécois est un «enrichissement culturel». «Découvrir d'autres cultures est une richesse, tant personnelle que professionnelle.» Va-t-elle rester ? «C'est une grande question ! Je ne pense pas finir mes jours ici. L'hiver est une grande inquiétude pour moi. Mais bon, avec un duvet chaud et des bottes imperméables, j'ai survécu cette année !»