Se chauffer aux résidus agricoles

Publié le 01/12/2012 à 00:00

Se chauffer aux résidus agricoles

Publié le 01/12/2012 à 00:00

Écales d'avoine ou de riz, cosses de soja, bardeaux d'asphalte, litière de volaille : Biofour brûle tout, ou presque... Cette PME de Saint-Alexis-de-Montcalm, dans Lanaudière, conçoit des chaudières qui chauffent à partir de la biomasse et de divers résidus.

C'est en visitant des propriétés agricoles dans le cadre de son travail que l'agronome Denis Cyr a eu l'idée de concevoir une technologie par combustion pour débarrasser les éleveurs des carcasses d'animaux, qui, enterrées, menaçaient de polluer les nappes phréatiques.

Il s'est ensuite servi de cette invention pour mettre au point des chaudières à doubles chambres de combustion pouvant être alimentées avec la biomasse ou des résidus agricoles, agroalimentaires, forestiers et industriels.

L'entreprise, qui emploie sept personnes, a même trouvé le moyen de valoriser la litière de volaille ! «On nous a appelés d'Irlande, du Maroc et d'Afrique du Sud pour cela. La problématique de l'élimination de la litière de volaille semble généralisée dans le monde», souligne Marilou Cyr, directrice marketing de Biofour.

Ces chaudières sont écologiques à plus d'un titre. Elles utilisent des matières résiduelles qui pourraient notamment produire du méthane en se décomposant.

La combustion de la chaudière permet aussi d'éliminer 99,9 % des déchets brûlés sans émettre de fumée. Sa performance est de 20 fois inférieure (7 mg/m3 de particule) aux normes en vigueur sur l'assainissement de l'atmosphère (150 mg/m3).

Cette technologie permet en outre d'éviter l'enfouissement des déchets, et donc, d'éliminer du même coup des problèmes de pollution tout en épargnant des coûts pouvant s'élever à 150 000 $ par an pour certaines entreprises, selon Marilou Cyr.

Un vaste marché

Biofour est au tout début de la commercialisation de sa technologie. Elle vise les marchés de l'agriculture et de l'agroalimentaire (abattoirs, producteurs de fleurs et de petits fruits, etc.), mais aussi des institutions et des entreprises qui souhaitent se chauffer ou faire fonctionner leurs procédés industriels en utilisant leurs résidus ou ceux des autres.

Trois édifices religieux de la région se chaufferont d'ailleurs bientôt à la biomasse grâce à ce procédé. Cela se traduira par des économies de chauffage annuelles de plus de 60 % pour ces institutions et par des revenus découlant de la vente de crédits de carbone !

L'entreprise signe en ce moment une quinzaine de contrats de vente, principalement au Québec. Elle a également signé une entente avec une entreprise du Nouveau-Brunswick pour commercialiser ses chaudières dans les provinces maritimes.

«La réponse du marché est bonne. Mais on vise surtout le marché mondial, car la demande y est forte», explique Marilou Cyr. Biofour prévoit doubler ses ventes durant les cinq prochaines années et se doter de sa propre unité de fabrication. Pour l'instant, elle fait fabriquer les pièces de ses chaudières par des sous-traitants et se charge de l'assemblage dans ses locaux.

Une nouvelle phase s'ouvre pour Biofour avec la préparation des installations de production en vue de fabriquer la grande majorité des pièces de ses fours elle-même. «C'est un choix stratégique pour le développement de l'entreprise», souligne Mme Cyr.

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