Savoir prendre des risques calculés

Publié le 25/05/2010 à 16:24, mis à jour le 17/10/2011 à 09:51

Savoir prendre des risques calculés

Publié le 25/05/2010 à 16:24, mis à jour le 17/10/2011 à 09:51

Jean-Roch Thiffault, vice-président des ventes et du marketing, Les Pêcheries Norref

Les dirigeants qui n’ont pas de vision stratégique courent à leur perte. Les PME qui profitent confortablement de leurs marchés risquent un jour ou l’autre de se mettre en péril.

« Pour l’entrepreneur, prendre des risques calculés est la recette de la croissance et de la réussite», lance François Tellier, associé et responsable pour le Québec des services consultatifs transactionnels chez Ernst & Young.

Exploration de nouveaux marchés, amélioration de la productivité, réduction des coûts, modernisation : les possibilités de développement sont multiples.

Selon Jean-Roch Thiffault, vice-président des ventes et du marketing, chez Les Pêcheries Norref, une entreprise d’importation et de distribution de poisson et fruits de mer qui emploie près de 200 personnes, la première avenue de croissance est le développement de la clientèle.

«Il est important de bien faire comprendre les besoins des clients à tous les services de l’entreprise», dit M. Thiffault,

Même son de cloche du côté de Luis Antonio De Santa-Eulalia, spécialiste en gestion des activités et professeur à la TÉLUQ. « Il faut orienter la chaîne de production en fonction de la demande, il faut des prévisions de ventes précises. Il faut aller plus loin que le simple bon sens et utiliser des outils mathématiques », dit-il.

Nouvelles technologies, planche de salut

Pour M. Tellier, la réussite passe de plus en plus par les nouvelles technologies. «Elles permettent souvent d’augmenter les volumes de production et les marges bénéficiaires », affirme l’expert en précisant qu’elles permettent surtout un meilleur suivi des activités.

Une opinion partagée par M. Thiffault, des Pêcheries Norref. L’entreprise a consacré des dizaines de milliers de dollars à l’installation d’ordinateurs tactiles qui permettent de minimiser les erreurs, augmentent la rapidité de production et réduisent la paperasse.

Cependant investir dans les technologies et de nouvelles machines peut être coûteux. C’est pourquoi Christian Comas, co-propriétaire des Boulangeries Comas, s’est doté d’une équipe interne capable d’adapter les machines aux besoins de ses clients.

« Sans cette façon de faire, nous serions vulnérables. Pour être rentable, nos équipements devraient fonctionner 24h sur 24 », explique-t-il, ajoutant que ce modèle lui permet d’être « flexible et de répondre à la demande ».

Professeur à l’Université Laval et directeur du Centre d'entrepreneuriat et de PME, Yvon Gasse rappelle qu’il peut être dangereux de croître trop rapidement. Il vaut mieux avoir une croissance contrôlée et régulière.

« Les entrepreneurs sont des gens très ambitieux. Mais il faut faire attention. On voit des entreprises qui ont besoin de locaux de 5000 pi2, mais qui occupent des locaux de 10 000 pi2 parce que l’occasion est trop belle pour la laisser passer. L’entreprise se retrouve alors avec des locaux vides qui coûtent cher. Il faut bien cibler ses besoins » fait-il valoir.

« Le danger, c’est d’aller trop vite et de perdre le contrôle », conclut M. Gasse.

 

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