Santé inc.

Publié le 02/02/2013 à 00:00, mis à jour le 31/01/2013 à 09:10

Santé inc.

Publié le 02/02/2013 à 00:00, mis à jour le 31/01/2013 à 09:10

L'une après l'autre, les grandes sociétés pharmaceutiques ont fermé leur laboratoire de recherche de la région de Montréal. Mais l'industrie des sciences de la vie compte renaître dans la métropole grâce au déploiement d'un Quartier de la santé, un vaste chantier évalué à plus de 3 milliards de dollars dans le sillage de la construction du CHUM et de son centre de recherche. On s'attend à ce qu'il accueille de nouvelles entreprises et qu'il revitalise l'industrie. Rien de moins.

Après son Quartier international et celui des spectacles, Montréal misera bientôt sur un Quartier de la santé. En plus d'offrir des soins aux patients et de l'expertise médicale, le futur quartier compte aussi attirer des entreprises et des organisations liées aux sciences de la vie, désireuses de s'implanter à proximité d'un important bassin de scientifiques.

«Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal est le point d'ancrage du Quartier. Celui-ci a le potentiel d'attirer des entreprises du secteur de la santé et des bio-industries liées aux activités cliniques, aux plateformes technologiques et aux recherches du nouvel hôpital et de son centre de recherche», souligne Guy Gélineau, directeur général du Quartier de la santé de Montréal. L'organisme, créé conjointement en 2006 par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le CHUM et l'Université de Montréal, s'affaire à maximiser la présence du nouveau complexe hospitalier en plein coeur de Montréal.

«On ne vend pas juste du pied carré, on vend aussi l'idée d'une interaction avec des chercheurs de renom, des cohortes de milliers de patients et des équipements à la fine pointe de la technologie», dit Mario Monette, pdg de Technoparc Montréal. L'organisme, qui gère le développement du parc de recherche de l'arrondissement Saint-Laurent, est aussi partenaire financier et immobilier du projet de Quartier de la santé.

Un pavillon des bio-industries

Les deux organisations ont déjà entrepris leur démarchage. «Tant que le CHUM n'était qu'un projet, il n'y avait rien de concret à proposer. Avec le chantier en cours, on peut maintenant solliciter des entreprises», dit M. Gélineau.

«Il y a toujours eu des chercheurs associés à des entreprises, mais on a maintenant une plus grande capacité d'accentuer ces liens», affirme le Dr Jacques Turgeon, directeur du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM).

Les entreprises visées sont des sociétés de biotechnologie, de dispositifs médicaux ou pharmaceutiques de taille moyenne qui pourraient profiter des connaissances développées au CHUM. On cible particulièrement celles qui sont plus susceptibles de saisir l'occasion de s'installer à Montréal, dans ce pôle de la santé, contrairement aux grandes entreprises pharmaceutiques qui tendent à réduire le nombre de leurs centres de recherche.

Les promoteurs du Quartier de la santé comptent loger bon nombre de ces nouvelles entreprises dans le Pavillon des bio-industries. Il sera érigé entre le nouveau CRCHUM et le Palais des congrès.

Avantage concurrentiel

La concurrence pour attirer des entreprises des sciences de la vie est cependant très forte, principalement de la part des pays émergents, reconnaît Max Fehlmann, ancien pdg du Consortium québécois sur la découverte du médicament.

«Mais, avec le développement de ce pôle santé, une compagnie qui voudra s'installer au Canada va sûrement choisir Montréal», estime celui qui vient de prendre les rênes de Neomed, un consortium de recherche du secteur biopharmaceutique qui vise justement à favoriser les partenariats de recherche entre les entreprises et le milieu universitaire.

D'autant que, dans le domaine des sciences de la vie, «Montréal et le Québec demeurent parmi les rares endroits où il est possible de réaliser toutes les étapes de la chaîne de développement, allant de la recherche fondamentale jusqu'à la fabrication et la commercialisation», fait valoir Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Montréal métropolitain.

Autre atout qui joue en faveur de Montréal et son nouveau Quartier de la santé : le modèle de développement de médicaments amène désormais les grandes sociétés pharmaceutiques comme Pfizer et Merck à impartir les premiers stades de la recherche. «L'industrie compte de plus en plus sur les recherches universitaires pour se nourrir de nouvelles idées», rappelle M. Fehlmann.

Un voisin heureux

L'industrie des sciences de la vie n'est pas la seule à se réjouir de l'émergence du Quartier de la santé. Le Palais des congrès de Montréal, dont l'éventuel projet d'agrandissement pourrait le rapprocher davantage du CHUM, compte aussi en profiter.

«Ça devrait nous permettre d'accroître les événements liés au secteur des sciences de la vie», dit Chrystine Loriaux, directrice du marketing et des communications du Palais. D'autant, précise-t-elle, que «la proximité est un avantage concurrentiel, surtout pour les congressistes américains qui préfèrent concentrer leurs déplacements dans une même zone».

Au cours des cinq dernières années, 40 % de congrès internationaux tenus au Palais étaient liés aux sciences de la vie. Depuis 2010, cela représente une vingtaine de congrès ayant attiré près de 75 000 délégués et généré des retombées évaluées à 136 millions de dollars.

Pavillon des bio-industries

Projet

Coût : 18,5 M$

Superficie : 40 000 m2

CRCHUM

Ouverture prévue : septembre 2013

Coût : 470 M$

Superficie : 68 800 m2

CHUM

Ouverture prévue : 2016

Coût : 1,97 G$ (selon le CHUM), 3,4 G$ (selon une étude réalisée l'automne dernier par SECOR-KPMG pour Infrastructure Québec)

Superficie : 332 956 m2

Campus de santé publique Norman-Bethune

Ouverture prévue : 2015

Coût : 160 M$

Le Campus accueillera L'École de santé publique de l'Université de Montréal, l'Institut national de santé publique du Québec et la Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

pierre.theroux@tc.tc

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