S'allier pour jouer la carte de l'international

Publié le 17/09/2011 à 00:00

S'allier pour jouer la carte de l'international

Publié le 17/09/2011 à 00:00

Pour faire le poids face à la concurrence internationale, les écoles de gestion n'ont d'autre choix que de nouer des alliances leur permettant de proposer des programmes à forte valeur ajoutée.

Au Québec, le contexte réglementaire ne laisse pas une grande latitude financière aux écoles de gestion. Les partenariats entre les institutions d'enseignement locales ou étrangères deviennent donc de plus en plus nombreux. Ils leur permettent non seulement de se différencier des autres cursus, mais aussi d'offrir de nouvelles spécialisations et de recruter un bassin plus large de candidats.

Pour offrir à ses étudiants de MBA la possibilité de suivre des cours en droit, l'école de gestion John-Molson de l'Université Concordia s'est ainsi associée à la faculté de droit de l'Université de Montréal (UdeM).

"C'est un échange gagnant des deux côtés, puisque les élèves de l'UdeM peuvent venir prendre des cours en administration et parfaire leur anglais, tandis que nos élèves ont accès à des cours de droit que nous n'aurions pas pu leur donner", résume Marie Lyster, responsable du recrutement des étudiants à John-Molson.

Une seconde entente a été signée entre l'Université Concordia et le Centre universitaire de santé McGill afin de permettre aux étudiants en sciences de développer des connaissances en administration des affaires tout en bénéficiant d'un traitement préférentiel lors de l'inscription.

Se positionner sur tous les continents

Pour d'autres, les partenariats sont aussi l'occasion de se positionner sur d'autres continents : l'Université Laval, par exemple, a conclu des ententes avec 80 universités partout dans le monde (au 1er et au 2e cycle) pour se bâtir une stature internationale. "Nos étudiants sont de plus en plus sensibles à la mondialisation, ils manifestent un fort intérêt pour aller voir ce qui se passe ailleurs", résume André Gascon, vice-doyen à la formation.

La majorité de ces partenariats incluent la possibilité de faire des échanges étudiants, mais il reste souvent difficile de réaliser des équivalences entre les programmes de MBA, en raison de la personnalité et des exigences de chaque école.

Le double diplôme, nouveau sésame

Lorsque cela se concrétise, c'est souvent après de longs mois, voire des années de concertation : "Nous avons récemment signé trois ententes de double diplôme avec les écoles françaises ESC Grenoble, ESC Toulouse et ESC Nantes", affirme M. Gascon, qui murmure déjà que l'ESC Bordeaux et l'EDHEC de Lille pourraient suivre.

Au coeur de ces tractations souvent longues et hasardeuses, figure le nouveau sésame des gestionnaires d'aujourd'hui : le double diplôme.

"Avoir un double diplôme offre souvent la possibilité de faire la moitié de ses études à l'étranger, ce qui bonifie l'expérience de nos étudiants", explique André Gascon. Autres avantages du double diplôme : alléger les processus d'admission dans l'établissement partenaire et diminuer les droits de scolarité.

Depuis 1999, l'ESG UQAM propose un MBA pour cadres en exercice, en double diplôme avec l'université Paris-Dauphine. "Nos étudiants se déplacent pour trois cours en France et vice versa pour les étudiants français", explique Benoit Bazoge, vice-doyen aux études de l'ESG UQAM.Il ajoute que les professeurs sont également sollicités pour se déplacer. "La moitié du contenu de ce programme est québécois, et l'autre est français", résume-t-il. Des frais additionnels de 5000 euros sont demandés pour en bénéficier. "En concluant cette entente, on associe deux leaders de la francophonie qui possèdent chacun un bassin de 3000 et 8000 étudiants ; c'est donc une façon de s'implanter plus largement", ajoute-t-il.

L'envers de la médaille ? Une liste d'attente a été mise en place, car le programme ne dispose que de 40 places par an. Pour poursuivre cette stratégie d'alliance à long terme, l'ESG UQAM a également tissé des liens avec des universités publiques présentes dans près de 12 pays où les cours sont donnés la plupart du temps dans la langue locale.

La "glocalisation"

L'Université McGill propose elle aussi un double diplôme, l'EMBA pour cadres exécutifs en partenariat avec HEC Montréal. Elle a aussi formé des alliances avec une trentaine d'autres universités dans le monde, qui ne conduisent pas à un double diplôme, mais à des échanges étudiants d'un semestre.

"Une mention de cette expérience internationale constitue un grand atout sur le CV du participant", observe Don Melville, directeur des programmes de MBA à la Faculté de gestion Desautels.

Des alliances à géométrie variable, c'est justement ce que prône Robert H. Desmarteau, directeur du MBA pour cadres de l'ESG UQAM, qui pense que l'avenir des partenariats entre les universités se situe dans la "glocalisation", c'est-à-dire dans l'union du global et du local.

"L'important est de voir comment on peut ajuster nos programmes de MBA aux besoins du marché local sur lequel on veut s'implanter, tout en acceptant que cela puisse prendre différentes formes : des ententes formelles, des partenariats ou des doubles diplômes", résume-t-il.

Même chose à la Faculté de droit de l'UdeM, où un programme conjoint LL.B-MBA a fleuri depuis 2009 avec HEC Montréal. Celui-ci permet de combiner des études en droit et en gestion, et d'obtenir les diplômes des deux établissements en trois années au lieu de quatre.

"Il est souvent complexe de respecter les normes de deux institutions ou de deux pays : on passe donc souvent par des étapes intermédiaires, comme la création de conventions", remarque Guy Lefebvre, vice-doyen au développement et aux études supérieures à l'UdeM.

Les alliances favorisent aussi parfois la conquête de nouveaux marchés : "Nous n'avons pas les moyens d'aller en Inde, mais on y oeuvre indirectement grâce à notre partenariat avec l'Université de Lyon 2, puisque nos étudiants peuvent participer à leur université d'été", explique Guy Lefebvre.

450 Nombre d'établissements certifiés dans le monde par le label AACSB International, dont trois écoles québécoises.

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