Revoir l'action économique de l'État

Publié le 13/11/2010 à 00:00

Revoir l'action économique de l'État

Publié le 13/11/2010 à 00:00

Renaud Lapierre, ingénieur, président de Services environnementaux Richelieu, ancien sous-ministre au ministère de l'Énergie et membre du conseil d'administration de la SOQUIP, réagit au projet de fusion de la SGF et d'Investissement Québec.

Si l'on s'attache aux fonctions que [la SGF et Investissement Québec] assument, on constate qu'il s'en dégage trois principales. Pour chacune de ces fonctions, nous devons envisager d'adapter l'action économique du gouvernement selon les véritables défis actuels. Aussi, nous apparaît-il peu efficace, étant donné la nature de ces trois fonctions, de penser continuer à les exécuter dans une seule et même entité, compte tenu des expertises et des types d'actions qu'elles requièrent sur le terrain.

1. Les activités de type financier

Nous croyons qu'il serait, en effet, pertinent de regrouper toutes les interventions de l'État visant l'aide aux entreprises (quelque 3 milliards de dollars, selon le comité d'économistes formé par M. Bachand) et de transformer toute cette aide en prêt patient, abandonnant, sauf exception, toute forme de subvention ou de garantie de prêt. [...] Cette institution, appelée provisoirement " Banque de développement économique du Québec " (BDÉQ), aurait la responsabilité d'offrir, en complément aux autres sources financières actuelles [...], les fonds requis à toutes sortes d'acteurs économiques pour démarrer le plus rapidement possible un projet réalisable et rentable à court, moyen et long termes. [...]

Cet organisme serait fondé pour desservir tous les types d'acteurs économiques susceptibles de contribuer à la création de la richesse. Pour ce faire, nous suggérons que la BDÉQ ait au moins quatre divisions, réparties selon sa clientèle potentielle. Cette approche permettrait de spécialiser les employés et de mieux cerner les contraintes spécifiques de chacune des divisions. Ces divisions, nous les appelons respectivement Investissement à propriété collective; PME et développement de l'entrepreneuriat; Regroupement d'entreprises et/ou d'institutions de recherche et/ou d'enseignement, d'organismes de toutes sortes (culture, tourisme, etc.), porteurs d'activités économiques; et, enfin, Appui à l'implantation d'entreprises étrangères.

2. Interventions de démarchage international

Au chapitre du démarchage, nous proposons la création d'une agence. Son mandat : coordonner l'activité de tous les acteurs québécois en matière de démarchage international, ambitionnant autant l'appui aux entreprises québécoises exportatrices que le ciblage d'entreprises étrangères en vue de les attirer au Québec pour qu'elles s'y implantent. [...]

L'agence aurait le mandat de la mise en oeuvre de la politique économique québécoise en matière internationale. Cette politique reste à être formulée et devrait explicitement préciser quels sont les secteurs à privilégier en ce qui concerne l'appui à l'exportation et quelles sont les priorités à établir pour choisir les entreprises étrangères à attirer. [...]

3. Développer les ressources naturelles du Québec

Il nous paraît évident que la mise à mort de sociétés d'État, telles que SOQUIP, SOQUEM et REXFOR, a appauvri le Québec d'une expertise rare qui, maintenant, lui fait cruellement défaut. L'aventure du gaz de schiste illustre de façon exemplaire combien il devient facile de s'éloigner des intérêts collectifs, car l'un des arguments centraux, pour laisser l'entreprise privée prendre la part du lion, est de répondre que l'État n'a pas l'expertise ! L'État doit reconstruire son expertise dans ces domaines, auxquels nous ajoutons l'eau, en créant une Société d'État vouée au développement des ressources naturelles du Québec.

Le gouvernement verra, dans chacun de ces domaines, à ce que les citoyens du Québec retirent une portion importante des revenus issus de ces ressources. D'ailleurs, son premier mandat devrait être de s'assurer que les revenus générés par les gaz de schiste resteront la propriété majoritaire des Québécois. N'oublions pas qu'au bas prix actuel du gaz sur le marché, nous avons le temps de rétablir l'expertise de l'État, d'autant plus que rien ne presse pour accélérer l'exploitation de cette ressource. Il s'agira, là aussi, de regrouper les ressources humaines compétentes encore employées par l'État et ses organismes, et de créer des partenariats avec d'autres sociétés d'État ou d'autres entreprises du même genre, par exemple, STATOIL, compagnie pétrolière norvégienne, propriété majoritaire de l'État).

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