REER collectif : pesez le pour et le contre

Publié le 18/02/2012 à 00:00

REER collectif : pesez le pour et le contre

Publié le 18/02/2012 à 00:00

Le REER collectif offre aux salariés une autre façon de se constituer un patrimoine retraite. Souvent considéré comme une solution de rechange au régime complémentaire de retraite offert par les employeurs, il compte pour environ le quart de l'épargne-retraite dans le secteur privé canadien, selon une étude réalisée par Benefits Canada. Que vous soyez salarié ou employeur, voici ce que vous devriez savoir sur les REER collectifs.

LE POUR

Simplicité

La simplicité est probablement son principal avantage. Le REER est très connu du public. Il est donc facile à implanter. «Il engendre peu de lourdeurs administratives, dit Michèle Frenette, consultante en régimes de retraite collectifs chez GRMF. En outre, il ne nécessite pas d'enregistrement auprès de la Régie des rentes.»

Les cotisations au REER collectif de l'employé sont prélevées sur sa paie. Ce dernier bénéficie d'un remboursement d'impôt immédiat. «Si un employé imposé à 40 % verse une contribution de 25 $, la déduction à la source sera de 15 $», illustre Benoît Lavigne, directeur régional pour les régimes collectifs de retraite chez Financière Sun Life.

Flexibilité

L'employeur peut contribuer ou non au REER collectif. Les employés peuvent y adhérer ou non, bien que certains employeurs le rendent obligatoire, tout comme les régimes à cotisations déterminées (RCD). Si l'employeur contribue, l'argent appartient désormais à l'employé. Si celui-ci quitte l'entreprise, il conserve son REER.

De plus, les employés ont accès au RAP et au REEP, et peuvent ouvrir un REER collectif au nom de leur conjoint.

Personnalisation

Contrairement au régime à prestations déterminées, qui met tout le monde dans le même bateau, le REER collectif individualise chaque régime, à l'instar du RCD. L'adhérent peut donc constituer un portefeuille qui correspond à ses objectifs, son âge, sa tolérance au risque, etc. «Les fournisseurs de produits financiers offrent des outils pour aider les participants à construire un portefeuille de placements sur mesure», indique Benoît Lavigne, directeur régional de la Sun Life.

Frais réduits

Étant donné que le REER collectif réunit plusieurs cotisants, les fournisseurs commandent des frais de gestion inférieurs aux fonds communs de placement, note M. Lavigne. «Or, 0,10 ou 0,20 % de moins par an peut accroître substantiellement la valeur du portefeuille sur une période de 40 ans.»

Non immobilisé

Contrairement au fonds de pension, le REER collectif n'est pas immobilisé, note Stéphane Fillion, associé chez Heenan Blaikie. «Un travailleur qui a besoin d'argent peut donc piger dans son REER», dit-il. Mais comme dans le cas des REER ordinaires, un retrait a un coût fiscal important.

Il est donc plus difficile de faire en sorte que les sommes versées au REER collectif soient véritablement utilisées pour la retraite. «Certains employeurs n'hésitent pas à instaurer des mesures punitives pour dissuader les employés de faire des retraits», signale Benoît Lavigne, de la Sun Life.

LE CONTRE

Choix limité

Les choix de placement sont toutefois plus limités avec les REER collectifs. L'employeur présélectionne un fournisseur qui propose une gamme de produits ou de fonds (c'est aussi le cas des RCD). «L'employé doit choisir dans cette gamme et non dans tout l'univers de placements, comme c'est le cas avec un REER individuel», dit Michèle Frenette. Cela peut l'obliger à faire une croix sur des placements plus performants. «Mais cela peut aussi simplifier le choix, rétorque Benoît Lavigne. Par exemple, au lieu de choisir un fonds de croissance canadien parmi trente, il en sélectionnera un parmi deux ou trois.»

Responsabilités accrues

Contrairement aux régimes de retraite à prestations déterminées, les salariés qui participent à un REER collectif doivent assurer eux-mêmes le suivi de leurs placements.

Or, normalement, dès qu'il y a un changement majeur dans leur situation personnelle (naissance, divorce, etc.), les participants à un REER collectif devraient revoir leur politique de placement. Ils doivent également suivre de près les résultats des fonds afin de vérifier que leur performance est satisfaisante.

Avantage imposable

La notion de contribution de l'employeur n'existe pas avec le REER collectif, note Michèle Frenette. La contribution de l'employeur s'ajoute donc au salaire de l'employé et est considérée comme un avantage imposable. Employé et employeur doivent donc payer des charges sociales. «Pour éviter cette ponction, de plus en plus d'employeurs font leur cotisation dans un régime de participation différée aux bénéfices, qui vient compléter le REER collectif», dit M. Lavigne.

Rien d'acquis

Comme le REER collectif n'est pas encadré par la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, l'employeur a une plus grande marge de manoeuvre. «Si la cotisation de l'employeur n'est pas stipulée par un contrat de travail, ce dernier pourrait cesser ses versements au régime sans préavis aux salariés», dit Stéphane Fillion, associé chez Heenan Blaikie. Seule barrière : les protestations des travailleurs offusqués.

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