Quitter les mines pour créer son entreprise

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Quitter les mines pour créer son entreprise

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Avant de fonder les Services Métallurgiques Metchib en 2007, un laboratoire d'analyse minéralogique à Chibougamau, Jonathan Lapointe et Mathieu Paquet gagnaient des salaires confortables dans l'industrie minière. Aujourd'hui, les deux ingénieurs métallurgistes, qui sont nés et ont grandi à Chibougamau, se versent le salaire minimum.

Qu'est-ce qui les a poussés à lancer leur entreprise ? «Nous avons vu la région écoper des fluctuations du marché minier et forestier. Créer un projet qui contribuera à stabiliser notre économie est une source de motivation constante», affirme M. Lapointe, 34 ans.

Mais attention. Même si les investissements miniers dépassent annuellement le milliard de dollars dans le Nord-du-Québec, comme c'était le cas en 2011 et 2012, rien ne leur est donné.

Chaque année, les deux associés réinvestissent leurs bénéfices dans l'achat d'équipements. Le but : élargir leur rayon d'action, étoffer leur crédibilité et décrocher de nouveaux mandats.

Car personne ne fait de cadeaux aux «gars de la place». «L'industrie minière est très conservatrice. Les liens de confiance sont longs à développer. Être accepté prend beaucoup de temps», dit M. Lapointe.

Stratégie de démarrage

À ses débuts, l'entreprise a tout d'abord misé sur sa rapidité d'exécution.

«À partir de 2010, nos concurrents avaient des carnets de commandes pleins à craquer. Leurs délais de réponse étaient longs, nous en avons profité en étant plus rapides. En outre, l'or avait la cote», dit l'ingénieur. C'est pourquoi les premiers investissements ont porté sur des équipements d'analyse destinés à l'or. Peu à peu, Metchib a acquis d'autres d'équipements afin de traiter d'autres éléments et minéraux, comme le cuivre et le zinc.

«Nous avons volontairement passé nos premières années dans l'ombre. On a choisi d'opérer à huis clos afin de ne pas refuser de commandes. Car un client à qui on dit non ne reviendra pas», explique M. Lapointe.

Une référence mondiale

Cette étape est révolue. La PME a maintenant une grande capacité de traitement et elle compte, outre les actionnaires, cinq employés.

«Notre entreprise est devenue un acteur sérieux. Et on s'approche du but : devenir une référence mondiale de traitement du minerai en laboratoire», affirme Jonathan Lapointe.

Les deux associés participent à des salons industriels, des colloques et des conférences. Grâce au bouche à oreille, Metchib a obtenu des mandats de minières du Canada, des États-Unis, d'Haïti et même d'Afrique.

Et être à 400 kilomètres de Val-d'Or - qui est elle-même à 525 kilomètres de la métropole - n'est pas un obstacle. «Nos tests portent sur des échantillons de 2 à 10 kilos. Les distances ne comptent plus», constate l'ingénieur.

D'ailleurs, certaines facettes des analyses minéralogiques peuvent être faites à distance. «Lorsque l'entreprise prendra de l'expansion, nous embaucherons des ingénieurs désireux de demeurer à Montréal ou à Québec», prévoit M. Lapointe.

Mais d'ici là, rien n'est gagné. «La concurrence est féroce», constate l'entrepreneur qui souhaite s'attribuer une véritable augmentation de salaire... fin 2015.

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