En janvier 2013, Lucie Labrecque et Pascal Villemure sont passés d'employés à propriétaires de Portes et Fenêtres Vallée, une entreprise de Frontenac, en Estrie. Leurs premiers efforts, ils les ont consacrés à l'amélioration du service. Les revenus ont bondi de 30 % depuis.

La vision des deux associés consiste à offrir un service clés en main pour faciliter la vie des clients. Ainsi, ils offrent maintenant la prise de mesures à domicile pour les particuliers, ce qui réduit les risques d'erreurs.

De plus, l'entreprise met ses clients en contact avec des entrepreneurs pour l'installation. «Avant, les gens devaient se débrouiller pour trouver un installateur», indique Lucie Labrecque.

Cette façon de faire génère une relation gagnant-gagnant avec les entrepreneurs, selon elle. «Ils s'approvisionnent chez nous pour leurs projets et, en retour, nous les référons à des clients.»

Toujours dans l'optique du service clés en main, l'entreprise, qui se spécialise dans la fabrication de produits hybrides et en PVC, s'est mise à distribuer des fenêtres tout bois ou tout aluminium. Il ne serait pas rentable pour elle de fabriquer elle-même ces produits à petits volumes. Mais c'est tout de même un besoin de ses clients.

«Pour les particuliers, c'était un casse-tête de trouver de bons fournisseurs, affirme Pascal Villemure. Quant aux entrepreneurs, ils gagnent du temps, car ils ont une plus grande variété de produits sous le même toit.»

Au début, ces changements ont suscité un peu de scepticisme auprès des sept employés et des anciens propriétaires, demeurés en poste pendant la transition. «Les gens trouvaient qu'on se donnait du trouble et de l'ouvrage supplémentaire pour quelque chose qu'on ne facturait pas ou qui rapportait peu, dit le dirigeant de 33 ans. Mais Lucie et moi étions convaincus que ça nous amènerait plus de contrats.»

Avec raison. Les revenus ont augmenté, et les entrepreneurs sont maintenant plus nombreux à faire affaire avec Portes et Fenêtres Vallée. Ces derniers génèrent désormais 60 % des revenus, par rapport à 35 % il y a deux ans.

Innovation informatique

C'est maintenant au tour de la PME de se faciliter la vie grâce à l'implantation d'un progiciel de gestion intégrée. Il s'agit d'un investissement de 50 000 $ et d'un changement majeur pour cette petite entreprise où tout, ou presque, se faisait jusqu'ici à la mitaine.

«En un clic de souris, les soumissions se transformeront en commandes et les commandes, en bons de travail», donne en exemple Lucie Labrecque, 43 ans. Un gain de temps considérable.

Devant la variété de progiciels sur le marché, les dirigeants ont joué de prudence en faisant appel aux spécialistes du Conseil national de recherches Canada (CNRC). L'organisme fédéral les a ainsi accompagnés dans l'analyse de leurs besoins, la rédaction de l'appel d'offres et le tri des soumissions reçues. Une subvention a épongé une grande partie du coût de ce service.

«En tant que petite entreprise, nous n'avons pas de service de l'informatique, dit Pascal Villemure. Il nous fallait un progiciel que nous pouvions faire évoluer nous-mêmes. L'expertise du CNRC a été précieuse.»

Une place à Sherbrooke

Une fois l'entreprise rompue aux fonctionnalités de son nouvel outil informatique, les deux associés iront de l'avant avec des projets d'expansion. Ils souhaitent notamment élargir leur marché vers la ville de Sherbrooke et trouver d'autres distributeurs pour leurs portes et fenêtres.

Ils envisagent aussi de vendre leurs produits par l'intermédiaire de petites quincailleries de proximité. Une première entente a d'ailleurs été signée récemment. «On vise les petites quincailleries qui connaissent leurs clients et qui reflètent ce que nous sommes comme entreprise», dit M. Villemure.