Objectif : faire pousser plus vite des végétaux

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Objectif : faire pousser plus vite des végétaux

Publié le 28/02/2009 à 00:00

L'utilisation des lisiers et fumiers pour produire de la chaleur et de l'électricité est bien connue en Europe, mais le Québec a peu développé cette filière en raison de l'abondance de l'électricité et de son faible coût. Pour l'instant, deux fermes porcines et une entreprise avicole utilisent les différentes technologies disponibles, mais ces procédés ne semblent pas en voie de se généraliser à brève échéance.

Bien sûr, les résidus non alimentaires des productions agricoles, comme les cotons de maïs ou la paille, peuvent être utilisés pour la confection de biomatériaux ou de biocarburants, mais leur disponibilité est moindre que celle de la biomasse forestière.

Il existe toutefois une filière extrêmement intéressante se situant à la frontière entre la foresterie et l'agriculture : l'agroforesterie. Plusieurs espèces suscitent de l'intérêt, mais on parle en général du panic érigé, du triticale et du saule à croissance rapide.

Le panic érigé est une graminée qui peut produire jusqu'à 10 tonnes de paille par hectare, soit trois fois plus que l'orge ou le blé. En plus de pouvoir servir à la fabrication de biocarburant, le panic érigé peut aussi être utilisé comme matière isolante, en architecture. Le triticale, lui, est un hybride de blé et de seigle qui n'a pas non plus de valeur alimentaire, mais qui croît à un rythme impressionnant.

Selon Hervé Bernier, directeur général de Biopterre - centre de développement des bioproduits, on étudie aussi la valeur du peuplier comme élément d'agroforesterie. "Cela suppose bien sûr des modifications génétiques pour maximiser la croissance, puisqu'on parle d'essences à courtes rotations qui doivent être récoltées en deux ou trois ans."

Le saule

La culture du saule à croissance rapide offre les meilleures perspectives à court et à moyen termes pour le Québec. Adapté au climat et aux sols ayant un potentiel faible ou nul pour l'agriculture, le saule offre plusieurs avantages. "C'est une plante qui est vivace, explique Francis Allard, d'Agro-Énergie, une entreprise offrant matériel et expertise pour la culture du saule à croissance rapide. On n'a pas besoin de resemer puisque la plante se régénère elle-même. On peut obtenir 7 ou 8 récoltes sur une période de 20 ans et chaque récolte peut offrir de 45 à 60 tonnes de matière sèche par hectare, ce qui fait environ 15 à 20 tonne par hectare par année."

Le saule récolté peut être transformé en copeaux ou en granules pour la combustion, ou encore en éthanol de seconde génération.

"En général, il ne faut pas aller chercher la biomasse à plus de 100 kilomètres de son lieu de transformation, explique Michel Lachance, du Centre québécois de valorisation des biotechnologies, car le transport peut complètement éliminer la rentabilité d'un projet. Les cultures dédiées peuvent devenir une source importante d'approvisionnement et permettre de donner une vocation économique à plusieurs terres marginales."

Comme dans tout le domaine de la bio-industrie, la croissance se fait à un rythme effrené. "Ce qu'il faut, c'est prévoir des stratégies d'approvisionnement à long terme, dit Francis Allard. Il y a trois ans à peine, l'idée de plantation des saules était à peine considérée, parce que l'industrie forestière n'était pas en crise, et que la biomasse résiduelle était abondante et très peu coûteuse. Maintenant, nous arrivons à peine à fournir à la demande."

dossiers@transcontinental.ca

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