En matière de leadership, nos politiciens sont tous égaux. Tous aussi ternes, si l'on se fie aux résultats du dernier sondage CROP-Les Affaires-Knightsbridge.
En effet, dans les résultats de cette consultation, les six leaders politiques provinciaux et fédéraux dont les noms ont été soumsi aux répondants sont ceux qui inspirent le moins les Québécois. Ils accaparent collectivement la queue du classement, se classant de la 24e à la 29e place. Un jugement sévère et sans appel qui vise tous nos chefs politiques, toutes allégeances confondues.
"La politique est un domaine difficile et le cynisme que les Québécois cultivent à l'endroit des hommes et femmes politiques a quelque chose d'excessivement cruel, voire d'injuste", estime Alain Giguère, président de CROP.
Ce cynisme à l'égard du leadership des politiciens vient sans doute de la complexité de leur travail, analyse le sondeur. "J'ai déjà entendu Lucien Bouchard dire que, lorsqu'il était en politique, il découvrait un nouveau groupe de pression tous les jours ! Je crois qu'on trouve là une partie de la difficulté d'exercer son leadership comme politicien dans ce pays."
Stéphane Dion, qui a entretemps cédé sa place à la direction du parti libéral fédéral, affiche la pire note d'entre tous, avec 33 %, soit dix points de pourcentage derrière Stephen Harper, avant-dernier dans le palmarès. Encore une fois, M. Giguère considère injuste le jugement porté à l'endroit du leadership de M. Dion. Il compare ce traitement à celui qu'a subi, en d'autres temps, un certain Joe Clark.
"Certes, M. Dion manque sans doute de charisme. On peut aussi lui reprocher d'être particulièrement têtu. Mais à ma connaissance, il est quelqu'un d'intègre, affirme M. Giguère. Lui, tout comme les autres politiciens, ne mérite sans doute pas d'être ainsi pris en grippe par la population."
martin.jolicoeur@transcontinental.ca
