Les fonctionnaires réclament une commission d'enquête sur les TI

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Les fonctionnaires réclament une commission d'enquête sur les TI

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Le syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec considère que le mandat de la commission Charbonneau devrait être étendu à l'attribution des contrats gouvernementaux en technologies de l'information. Il considère anormal que seules trois firmes - CGI, DMR-Fujitsu et LGS - se partagent près de 80 % du marché, selon ses observations.

«C'est sûr que ça prend des firmes capables de se charger de gros systèmes, mais ce n'est pas normal de voir la même firme proposer le plan stratégique, présenter le devis, faire le travail et le vérifier», affirme la présidente du SFPQ, Lucie Martineau.

Selon elle, rien ne prouve qu'il y a collusion ou corruption, mais la situation éveille des inquiétudes.

«Comme en construction, on a perdu l'expertise à l'interne, les projets coûtent une fortune, les dépassements de coûts sont fréquents, et ce sont toujours les mêmes entreprises qui gravitent autour des contrats», remarque Mme Martineau.

Le syndicat trouve préoccupant de ne voir que très rarement plus de trois firmes répondre aux appels d'offres pour les projets d'importance. Et dans bien des cas, il n'y a qu'un ou deux soumissionnaires pour un projet. Mme Martineau cite le cas du Curateur public qui, ayant sollicité 35 firmes pour un contrat de 8 M$, n'a reçu qu'une seule soumission. Un cas similaire a été vu au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, dit-elle : 16 firmes sollicitées, deux soumissionnaires et un seul qui répondait aux exigences.

L'ancienne présidente du Conseil du Trésor Michelle Courchesne a admis s'être trop servie de la sous-traitance, mais rien n'a changé depuis, selon le syndicat qui réclame en vain depuis des mois la création d'un centre d'expertise interne en TI.

Deux milliards de dollars de contrats

Dans son rapport de mai 2012, la Commission de la fonction publique relève que la valeur des contrats de services professionnels et techniques attribués par les ministères et organismes est passée de 845 M$ en 2003-2004, année où le PLQ a pris le pouvoir, à 1,5 G$ quatre ans plus tard. En 2010-2011, cette somme aurait atteint 2 G$, selon le syndicat. En informatique, les projets sont régulièrement réalisés par des équipes qui comptent entre 60 et 80 % d'employés des entreprises privées.

«Et il y en a beaucoup qui sont là à long terme, payés plus cher. J'ai vu un gars du privé travailler pendant 35 ans pour le gouvernement !» s'indigne la présidente du SFPQ.

Le syndicat a vu des contrats à 595 $ par jour pour des techniciens en informatique, ce qui représente plus du double du salaire d'un fonctionnaire, avantages sociaux compris. La Commission de la fonction publique note que ces employés du privé exécutent souvent des opérations courantes. La durée moyenne des contrats en TI est de 140 semaines, selon la Commission, dont le mandat de vérification à portée restreinte s'est concentré sur deux ministères et la SAAQ.

Pour Christian Dubé, critique de la Coalition avenir Québec en finances et en économie, payer plus cher pour une expertise de pointe est normal, mais pas dans le cas des opérations courantes. Il demande donc au Conseil du Trésor de préciser la somme des contrats liée aux opérations et celle liée au développement de projets.

«L'opérationnel devrait surtout se faire à l'interne», considère M. Dubé, député de Lévis et ancien haut dirigeant de Cascades, où il a géré les changements technologiques.

Les fréquents dépassements de coûts lui paraissent liés à une mauvaise gestion des projets. «Est-ce malhonnête ? Non. Mal géré ? Oui», dit-il.

Le Conseil du Trésor n'a pas réagi à la demande syndicale sur la Commission Charbonneau.

Valeur des contrats de services professionnels et techniques attribués par Québec

845 M $

2003-2004

2 G $

2010-2011

Sources : Commission de la fonction publique et SFPQ

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