Les dirigeants de Québec inc., de vrais nationalistes

Publié le 29/01/2011 à 00:00

Les dirigeants de Québec inc., de vrais nationalistes

Publié le 29/01/2011 à 00:00

Les grands dirigeants d'affaires au Québec sont également de grands nationalistes, peu importe leurs allégeances politiques. Les discours partisans passent, les réalisations économiques demeurent.

Pour grandir, les citoyens d'une nation doivent d'abord pouvoir gagner leur vie. Autonomie pour autonomie, ces grands leaders, durant leur carrière, ont largement contribué à l'autonomie financière du Québec.

La série " Confidences de leaders ", dont vous pouvez lire le deuxième volet du présent numéro du journal, le démontre éloquemment. Dans le premier volet, Jean Coutu témoignait de son affection pour ses employés et pour les gens d'ici. Cette semaine, Guy Saint-Pierre, qui a présidé au regroupement de SNC et de Lavalin, raconte qu'il a fallu rapprocher ces deux entreprises rivales pour empêcher des étrangers de mettre le grappin dessus. Et je vous offre en avant-première cet extrait des propos de Laurent Beaudoin, que vous pourrez lire la semaine prochaine :

" Ce dont je suis réellement content, c'est d'avoir réussi à développer Bombardier comme leader dans le transport et dans l'aéronautique, et BRP dans les produits récréatifs ; et aussi d'avoir créé tant d'emplois au cours de ces années. Parce qu'avec tous ces développements, nous avons réussi, ici au Québec, à faire travailler au moins de 12 000 à 15 000 personnes, bien rémunérées. "

Laurent Beaudoin, nationaliste ? Celui qui s'est opposé au projet souverainiste de Lucien Bouchard lors du référendum de 1995 ? Parfaitement, tout comme l'est la majorité de ce qu'on a appelé le Québec inc. En faisant croître les organisations, en les rendant de taille concurrentielle à l'échelle mondiale, en permettant à de jeunes diplômés de se faire valoir à des postes de direction et en créant des centaines de milliers d'emplois, ces dirigeants ont mis en place les " conditions gagnantes " pour que le Québec devienne une société moderne.

Mieux, ils ont fait des émules et toute une nouvelle génération d'entrepreneurs sait maintenant que le succès est possible. Ils ont plein de modèles pour leur servir d'inspiration. On n'entend plus dire que " les Canadiens français sont nés pour un p'tit pain ". Le temps des complexes est révolu.

À qui doit-on attribuer ce revirement ? Aux politiciens qui surveillent les sondages ? Ou à ceux et à celles qui font véritablement avancer les choses en créant de la valeur nette ?

Au début des années 1960, le Québec a commencé à réaliser son énorme potentiel lorsque l'" équipe du tonnerre " de Jean Lesage est arrivée au pouvoir en se donnant comme mandat de métamorphoser des institutions léthargiques. Le combat de René Lévesque pour l'étatisation de la production et de la distribution de l'électricité a servi de symbole avant que la nouvelle Hydro-Québec ne serve de fusée porteuse de notre développement économique. Puis, les gens d'affaires ont pris la relève.

Cette séquence est généralement admise par la plupart des gens lorsqu'on parle d'économie. Elle l'est moins lorsqu'on l'associe également à notre émergence politique. Je me permets cependant de prétendre que les grands entrepreneurs québécois ont réussi là où les politiciens ont échoué : grâce à eux, nous pouvons garder la tête haute.

Maurice Richard est aujourd'hui considéré comme un héros national à cause de ses prouesses sur la glace et parce qu'il ne reculait jamais devant les obstacles. Laurent Beaudoin, lui, a dû prendre la relève de son génial beau-père, Joseph-Armand Bombardier, mort prématurément du cancer, mais c'est lui qui a propulsé l'entreprise de Valcourt au rang de géant mondial. Prouesses pour prouesses, les siennes valent au moins celles du Rocket, non ?

Claude Castonguay prêche par l'exemple

En 1970, les Beatles étaient en train de se séparer tandis que Black Sabbath lançait son premier album. Le Concorde effectuait son vol inaugural et Anouar Sadate devenait président de l'Égype. Autant d'événements qui semblent remonter à tellement loin... C'était aussi l'année de la mise sur pied du régime québécois d'assurance-maladie, par Claude Castonguay. Quarante et un ans plus tard, il vient de cosigner avec Mathieu Laberge un texte intitulé " La longévité, une richesse " dans l'ouvrage du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) Le Québec économique 2010. Quelques jours plus tôt, il n'avait pas hésité à lancer une réflexion sur l'épargne et la retraite. On dira ce qu'on voudra, mais à 81 ans, il fait toujours partie de notre jeu de puissance !

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Deux ans de lockout au Journal de Montréal : le blâme à la CSN et à PKP

L'histoire met en scène deux mules et 253 orphelins. Les mules : la CSN et Pierre-Karl Péladeau. Les 253 orphelins : vous vous doutez bien de qui il s'agit (suite sur le blogue).

Vos réactions

" Cela devient lassant à la fin d'entendre ces geignards professionnels qui étaient grassement payés. "

- Incubus

" Admettons que Quebecor perde de l'argent avec le JdM, mais dites-moi, comment fait-il pour en trouver pour investir à coups de millions dans un nouveau colisée à Québec ? ? ? ? "

- Dencour

" PKP fait comme si le JdM était son blogue personnel par mercenaires interposés. Il ne comprend pas qu'un journal, dans le sens noble du terme, est une forme d'institution publique. "

- Mortderire

rene.vezina@transcontinental.ca

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