Le Zefiro, fer de lance de Bombardier dans la bataille du TGV

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:02

Le Zefiro, fer de lance de Bombardier dans la bataille du TGV

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:02

Par Pierre Théroux

Le nom de Bombardier évoque ceux de CSeries, de Global Express et d'autres avions régionaux ou d'affaires qui sillonnent le ciel partout dans le monde. Mais connaissez-vous le Zefiro ?

C'est grâce à ce train, qui peut filer à 380 km/h, que le géant québécois livre une concurrence mondiale dans le marché en forte croissance de la très grande vitesse. Ces liaisons ferroviaires pour le transport de passagers sont un enjeu économique de taille. Avec l'Asie, et la Chine, comme champ de bataille.

" Il y a des projets en Europe, et même aux États-Unis et au Brésil. Toutefois, le plus grand potentiel est en Chine ", précise Paul Larouche, directeur marketing et planification de produits chez Bombardier Transport.

La Chine à la vitesse grand V

Pendant que le Québec, études après études, tergiverse encore sur des projets de trains à haute vitesse qui le relierait à Toronto, Boston ou New York, la Chine avance à la vitesse grand V. Le pays prévoit investir près de 400 milliards de dollars pour l'expansion de son réseau de trains à grande vitesse au cours des 10 prochaines années, apprenait-on lors du Congrès mondial de la grande vitesse ferroviaire, tenu en décembre, à Pékin.

La Chine, qui dispose déjà du plus grand réseau de trains à grande vitesse du monde, avec 7 500 kilomètres de lignes en exploitation, compte présentement près de 10 000 km de lignes en construction.

D'ici 2020, ce réseau totalisera plus de 25 000 km de voies, tandis que les prévisions pour l'Europe sont de 17 500 km, de 2 700 pour le Japon, de 900 pour les États-Unis et de plus de 1 000 km ailleurs dans le monde.

Longueur d'avance ?

Bombardier fait partie des constructeurs à l'affût de ce marché. En septembre dernier, lors du salon InnoTrans, l'équivalent du salon du Bourget pour l'aéronautique, qui rassemble tous les deux ans, à Berlin, les acteurs du secteur ferroviaire, la québécoise a mis en scène son Zefiro 380 (pour 380 km/h), dernier né de sa gamme de trains à grande vitesse. Il s'agit non seulement de l'un des trains à usage commercial les plus rapides, mais aussi de l'un des plus écologiques ", revendique le constructeur.

Le géant français Alstom, qui a mis au point le premier TGV en collaboration avec la SNCF et qui mise sur son nouveau Speedelia (360 km/h), l'allemande Siemens et son Velaro (320 km/h), de même que les japonaises Hitachi et Kawasaki avec leur Shinkansen, sont aussi dans la course.

Et les fabricants chinois ne sont pas en reste. En effet, les entreprises CSR et CNR fabriquent des trains grâce à des partenariats et des transferts de technologie ratifiés avec la plupart de ces acteurs étrangers.

Alstom est le leader mondial et compte 611 rames en circulation. Suivent Hitachi-Kawasaki (345), Siemens (214), CNR (160) et Bombardier (106). " Ces chiffres sont trompeurs. Ils ne tiennent pas compte de notre implication dans ces projets ", dit Paul Larouche, en précisant que Bombardier a participé à la fabrication de presque tous les trains à grande vitesse en exploitation en Europe.

Partenariat chinois

Dans le secteur de la grande vitesse, Bombardier n'a été longtemps qu'un fournisseur de produits pendant que son propre projet de technologie Zefiro était toujours dans les cartons. À l'automne 2004, un premier contrat de 40 rames d'une valeur de plus d'un milliard de dollars avec le gouvernement chinois devait ouvrir la voie au Zefiro et lui donner accès au marché chinois. Ces premiers trains, circulant à une vitesse de 220 km/h et comprenant des voitures automotrices électriques, ont été livrés deux ans plus tard par la coentreprise Bombardier Sigang Transportation.

Puis, en septembre 2009, Bombardier a été choisie par le ministère des Chemins de fer de la Chine pour fournir 80 trains à très grande vitesse Zefiro 380.

La commande, évaluée à 4,4 milliards de dollars (G$), a été remportée par la coentreprise formée de Bombardier Transport (part de 2,2 G$) et de la société d'État CSR Sifang Locomotive. La livraison du premier train Zefiro 380, dont la fabrication se fait à Qingdao en Chine, est prévue en 2012.

Ces accords, qui s'accompagnent d'un transfert de technologies, pourraient aussi avantager Bombardier. Alstom a jusqu'à ce jour refusé les transferts technologiques exigés par les autorités chinoises pour la construction de leur matériel ferroviaire.

Une stratégie qu'elle pourrait toutefois revoir à la lumière du potentiel du marché chinois et des succès obtenus par ses rivales. Comme Bombardier, Siemens a formé un consortium avec CNR Tangshan Locomotive pour l'obtention en 2005 d'un contrat de plus de 1,7 G$. Objectif : fournir 60 trains devant circuler sur la ligne Pékin-Tianjin, ouverte juste avant les JO, et sur la ligne Pékin-Shanghai, qui devrait être achevée fin 2011.

Bombardier fait aussi son chemin en Italie où l'entreprise a décroché en octobre un contrat pour la livraison de 50 rames à très grande vitesse de son modèle V300Zefiro. Le train est élaboré en partenariat avec une filiale du groupe italien Finmeccanica, et la valeur du contrat totalise 2,1 G$, dont 889 millions de dollars pour Bombardier.

Grâce à ce récent contrat, la commande de sa gamme Zefiro s'élève à 210 trains.

9 Taille annuelle, en milliards de dollars, du marché du train à grande vitesse dans le monde.

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