Le train d'hiver de Charlevoix remisé, la rentabilité retardée

Publié le 03/08/2013 à 00:00

Le train d'hiver de Charlevoix remisé, la rentabilité retardée

Publié le 03/08/2013 à 00:00

Daniel Gauthier, président du conseil d'administration du Groupe Le Massif, a répété quelques fois ces dernières semaines qu'il n'y avait pas péril en la demeure. Il attribue à des pratiques de saine gestion l'abolition d'une dizaine de postes sur 775 emplois et le remisage du Train du Massif de Charlevoix en hiver. Mais il admet aussi des erreurs et repousse à 2015-2016 son objectif de rentabilité.

«C'est un peu plus long que ce qu'on avait prévu pour l'achalandage, la croissance, mais on est en progression», dit l'homme d'affaires.

«On est un investisseur patient. Que la rentabilité ne soit pas tout de suite au rendez-vous ne nous inquiète pas pour l'avenir. C'est la première année de fonctionnement complète et c'est normal qu'il y ait des ajustements», commente Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec, qui a fourni une aide de 18,4 millions de dollars et a investi 45 M$ en fonds propres dans le capital-actions du projet récréotouristique du Groupe Le Massif.

Pour économiser un million de dollars annuellement, le Groupe Le Massif a décidé d'exploiter son train quatre mois par an seulement, de la mi-juin à la mi-octobre.

«L'hiver, il n'y avait pas assez de touristes étrangers et c'est la clientèle qui s'intéresse à ce genre de produit. La clientèle locale, quand elle aura essayé une fois, elle ne reviendra pas nécessairement», constate M. Gauthier.

Au moment du lancement du Train du Massif de Charlevoix en septembre 2011, on nous annonçait que les efforts de vente seraient concentrés au Québec, en Ontario et dans le nord-est des États-Unis, la clientèle qui semblait la plus naturelle, celle qui vient skier dans la région.

Aujourd'hui, Daniel Gauthier remarque que les skieurs veulent skier et non se balader en train. «On n'est pas les seuls, l'Oxford Express et le Rocky Mountaineer ont cessé leurs activités l'hiver. Le Rocky Mountaineer qui relie Vancouver et Whistler, où il y a deux millions de jours-ski par an, ne fonctionne plus que l'été», dit-il, en précisant que les activités hivernales ont cessé en 2012 en Colombie-Britannique et que le Train de Charlevoix voulait se donner au moins deux saisons froides avant d'évaluer son potentiel.

«Il faut peut-être suivre leur exemple [Rocky Mountaineer] sur plusieurs plans. On s'est dit qu'on se concentrerait sur l'été, la clientèle est là. Quand ce sera plein l'été, on commencera à parler de développer autre chose avec le train. Il faut être prêt à accepter que ce qu'on essaie ne fonctionnera pas nécessairement au complet.»

Après une année d'exploitation, l'hôtel La Ferme, dont la totalité des 145 chambres n'est disponible que depuis décembre, n'atteint pas encore le taux d'occupation cible de 60 %. Un taux ambitieux, admet M. Gauthier, qui est de 10 % plus élevé que la moyenne dans Charlevoix. Et qu'il faudra atteindre sans les autocaristes, puisque l'hôtel, qui compte très peu de chambres à deux lits, n'a pas été conçu pour les accueillir.

«C'est plus dans la montagne qu'on aura un produit pour les autocaristes, précise M. Gauthier. Le train fonctionne aussi avec eux.»

Mais cela ne génère pas de nuitées pour le Massif, car les touristes des voyages organisés partent de Québec en train, se rendent jusqu'à La Malbaie, où un autocar les dépose avant de les ramener au train qui repart vers Québec.

Des retards dans le volet immobilier

Daniel Gauthier a toujours dit que la rentabilité du projet global viendrait avec l'hébergement en montagne. Or, c'est le dernier volet développé et il y a du retard. La priorité était de construire à la base de la montagne, mais la question des égouts et aqueducs n'est toujours pas réglée.

«On s'est fait prendre par ces histoires», lâche M. Gauthier, ajoutant que l'inexpérience a nui à l'organisation de ce volet.

«On a pensé que l'immobilier, c'était comme en ville et on s'est rendu compte qu'en montagne, ce n'est pas du tout la même approche et la même façon de vendre.»

L'entreprise travaillera avec un nouveau groupe immobilier pour la vente. Pour le moment, 64 chalets de montagne au sommet sont en construction ou sur le point d'être livrés. La première phase prévoit 500 unités, mais aussi un hôtel à la base.

Le Groupe Le Massif, qui espérait conclure une entente avec le Club Med en début d'année, négocie toujours ; plusieurs séances de travail ont eu lieu ces dernières semaines.

«L'intérêt des deux parties est là, assure Daniel Gauthier. Ils veulent faire le projet. On est à trouver la donne économique. Ça se négocie serré. Tranquillement, on s'approche du minimum pour qu'on accepte de signer. Le chaudron est toujours sur le rond et le rond est allumé.»

Daniel Gauthier exclut cependant que le Club Med se porte acquéreur du Massif. «On essaie de les amener à conclure une forme de partenariat, plus qu'une entente de gestion. Je leur demande de mettre quelques dollars là-dedans et, juste ça, ce n'est pas leur modèle, alors ils sont loin d'acheter un train et une montagne !»

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